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Entretien avec Grégoire Saucy – « Si on court dans un championnat c’est pour le gagner ! »

Grégoire Saucy est l’un de nos grands espoirs en monoplace. Le pilote jurassien a remporté l’année dernière le championnat Formula Regional by Alpine. Cette saison il évolue à un échelon supérieur, en Formule 3 FIA

C’est par une magnifique journée ensoleillée que nous nous sommes rendus dans le canton du Jura, plus précisément au karting de Bassecourt, fief de la famille Saucy . Nous avons pu nous entretenir avec Grégoire quelques jours avant le Grand Prix d’Espagne (qui a eu lieu le week end dernier), afin d’évoquer sa trajectoire et son actualité en Formule 3.

 

Merci de nous recevoir. Peux-tu te présenter brièvement et faire le point sur ta saison ?

Je m’appelle Grégoire Saucy, j’ai 22 ans. Cette année je cours dans le championnat de F3 FIA.

Après 2 Grand Prix (en Formule 3, il y a deux courses par week end de Grand Prix), les résultats sont plutôt bons. J’ai fait un podium lors de la course principale à Bahreïn. Le deuxième week end, à Imola, c’est plutôt bien passé en termes de performance moins en termes de résultats. Je fais de nouveau une bonne qualification et ça c’est important. Malheureusement, lors de la course principale j’ai été percuté par un autre pilote, dans l’avant dernier virage de la course. C’est frustrant, car je me battais encore pour un podium, mais c’est bien d’avoir pu montrer que la performance était là.

 

Justement, il est important de voir le positif, même dans ce genre de résultat. A ce sujet, comment travailles-tu ton mental ?

Je vais régulièrement en Italie, au centre « Formula Medicine » pour travailler tout ce qui est mental, la gestion du stress, la positivité, la concentration, la réaction, etc. Je vais dans ce centre depuis 3 ans déjà. C’est vraiment important pour un pilote de travailler ces aspects et cela m’aide énormément.

Tu es pratiquement né sur une piste de karting, vu que tes parents exploitent un karting dans le canton du Jura. A quel moment as-tu senti que tu pouvais aller plus loin dans le sport automobile ?

En effet, j’ai débuté le karting à l’âge de 3 ans ! J’ai commencé à réaliser que j’aimais la compétition lors de mes toutes premières courses, dans le championnat suisse, à l’âge de 7 ans. A cette époque, je préférais déjà la compétition au fait de juste m’amuser.

D’ailleurs, si j’ai pris plus de temps que d’autres à franchir les étapes du sport automobile, c’est parce que je n’ai jamais eu l’opportunité de participer à des championnats d’Europe ou du Monde contrairement à beaucoup d’autres pilotes.

Tu es encore jeune mais beaucoup de pilotes de ton âge sont déjà dans des catégories supérieures. Tu viens de l’évoquer, tu n’as pas fait de championnats internationaux en karting. On peut donc imaginer, que la raison principale était un manque de budget ?

Exactement, nous n’avions pas réunis un budget suffisant pour participer à de telles compétitions. De plus, je n’étais pas dans un team, c’est mon frère et mon père qui m’aidaient sur les courses.

D’ailleurs pour participer à de tels championnats, il en coûte facilement des centaines de milliers francs. C’est donc pour ça que finalement, j’ai participé à plus de courses en monoplace qu’en karting

Tu viens de le mentionner la recherche de sponsors est compliquée en Suisse, comment tu t’y es pris pour justement attirer des entreprises prêtes à miser sur toi et en arriver là où tu en es aujourd’hui ?

Déjà, lorsque j’étais un karting on avait monté un dossier en vue de débaucher des petits sponsors.  Mais évidemment plus on franchit les étapes plus ça coûte cher et l’on doit à chaque fois chercher plus de soutien. Il faut être persévérant et avoir un peu de chance aussi.

Grâce à l’aide de différentes personnes nous avons eu l’opportunité de pouvoir entrer en contact Richard Mille (marque horlogère de luxe). Ils ont décidé de me soutenir. C’est une grande chance car sans eux je ne piloterais pas dans un si grand championnat

Si on en revient à la compétition, comment vois-tu cette saison. Est-ce une saison d’apprentissage ou alors as-tu de plus grandes ambitions ?

Franchement si on court dans un championnat c’est pour le gagner !

Donc il faut avoir des ambitions très hautes. J’ai fait une très bonne saison l’année passée, en remportant le championnat de F3 Régionale. Cette année je continue avec un le même team, en l’occurrence ART, qui a un très haut niveau. Comme je l’ai dit, le début de saison a été bon malgré des résultats finaux pas à la hauteur des performances. Je suis dans le coup et il reste encore 7 week end, donc 14 courses. Le championnat est encore très long !

La dernière course de Formule 1 a eu lieu à Miami pour lequel il y a eu un énorme engouement. Ces derniers temps l’intérêt pour la Formule 1 est grandissant. Ressens-tu aussi cela dans ton entourage et cela peut-il t’aider à trouver de nouveaux sponsors ?

Oui, je le vois avec certains de mes copains. La plupart d’eux ont commencé à suivre la Formule 1 que dernièrement. Il y a donc un grand intérêt pour ce sport auprès des jeunes. Concernant les sponsors, je n’ai pas encore eu de nouveaux soutiens, mais sans doute que cela pourrait aider à convaincre d’autres potentiels partenaires.

As-tu prévu d’aller à la rencontre du public suisse lors de prochains événements  ?

Des événements peuvent venir mais en ce moment la priorité est le championnat et je désire me focaliser à 100 % là-dessus en vue de faire les meilleures performances possibles. Peut-être qu’une fois la saison terminée on pourra voir ce qu’on peut mettre en  place.

La rédaction de Sport-Auto.ch remercie Grégoire pour sa disponibilité et sa gentillesse. Nous lui souhaitons une bonne suite de saison et nous ne manquerons pas de suivre ses performances.Nous aurons sans doute l’occasion de refaire un entretien ultérieurement avec lui.

Crédits Photos: @Dutch Photo Agency, @Sport-auto.ch

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