Chris Ingram fait partie des grands talents qui tentent de se faire remarquer en Championnat d’Europe des Rallyes. Le pilote britannique a gravi les échelons en devenant dans un premier temps Champion d’Europe des Rallyes Juniors. L’an dernier, il a remporté le titre de Champion d’Europe des Rallyes. Malheureusement pour lui, aucun constructeur ne lui a offert de volant. Sport-Auto.ch a pu s’entretenir avec Chris Ingram Sport-Auto.ch : Comment avez-vous débuté votre carrière ?
Chris Ingram : « J’ai commencé ma carrière lorsque j’avais 15 ans au volant d’une Citroën C1 lors de rallyes juniors au Royaume-Uni. C’est un rêve qui est devenu réalité et une expérience incroyable à un si jeune âge. Je ne pensais pas pouvoir aller aussi loin dans le rallye jusqu’à ce que Peugeot UK m’offre une participation entièrement financée à l’ERC Junior. »Comment se passe votre confinement ?
« Tout va bien, merci. Heureusement, j’ai un simulateur de rallye et j’ai créé un défi de rallye virtuel avec plus de 2500 participants jusqu’à présent. Cela me donne des objectifs et c’est aussi très amusant. Le niveau est vraiment élevé car nous avons de nombreux champions impliqués, dont Andrea Crugnola, Fabian Kreim ou encore Bernardo Sousa pour ne citer qu’eux. Les pilotes de rallye eSports les plus rapides du monde sont également en compétition. »En 2014, vous êtes venus au Rallye International du Valais qui s’est plutôt mal terminé, que retenez-vous de votre expérience en Suisse ?
« Je dois dire que c’est l’un de mes rallyes préférés en Europe. Les spéciales de ce rallye sont très compliquées, il y a de magnifiques paysages. Malheureusement, j’ai fait une petite erreur qui a eu de grosses conséquences. Je me suis retrouvé coincé sur le bord de la route. Je ne pouvais pas repartir alors que la voiture n’avait aucun dégât. Cependant, j’ai vraiment apprécié ce rallye et c’est un excellent souvenir avec l’équipe Peugeot UK et Gabin Moreau. »Reviendrez-vous un jour en Suisse ?
« J’espère vraiment. J’aimerais bien voir le Valais revenir en ERC ou un autre grand championnat. J’ai toujours pensé que la FIA devrait organiser un véritable rallye des Alpes dans chaque pays. »Ensuite, vous vous êtes dirigé vers l’ERC Junior, pourquoi avez-vous fait ce choix ?
« J’ai eu des opportunités là-bas avec Peugeot UK puis Opel. Cela a donc bien fonctionné pour moi. J’aime le championnat et les rallyes. Partout où vous allez, il y a une compétition locale et très disputée. »En 2017, vous le remportez, vous remportez votre premier titre ?
« C’était une bagarre énorme face à Jari Huttunen toute la saison. L’équipe Opel a été fantastique. Les deux m’ont réellement fait beaucoup progresser. »L’année dernière, vous devenez champion d’Europe des rallyes, était-ce un rêve ?
« Absolument. C’était la première des deux ambitions de ma vie que j’ai réalisées. Nous avions si peu de chance avec le manque de budget et je luttais chaque jour pour pouvoir poursuivre ma carrière. Nous sommes restés forts. La dernière manche du championnat a été totalement folle. Lors de la dernière étape, j’étais à la bagarre face à Lukyanuk pour le titre. Nous avons crevé tous les deux. Personne ne savait qui allait remporter le titre, le suspens était intense. »Quel est votre meilleur souvenir ?
« Sans aucun doute, gagner l’ERC a été magique. Devenir le premier pilote britannique en 52 ans à le remporter. Ensuite, je garde d’excellents souvenirs des Açores, le Pays de Galles, la Turquie et sincèrement le Valais. »Quel est votre rallye préféré ?
« C’est difficile d’en choisir qu’un seul mais je dirais les Açores. Ce rallye est vraiment particulier. Il est unique et l’ambiance est incroyable. C’est comme être sur une autre planète. L’étape des volcans est la plus palpitante du monde. »Vous n’avez jamais voulu faire le WRC 2 ?
« Je veux le faire. Je n’ai jamais eu l’occasion à cause du budget. En 2018, j’ai fait mes débuts en Turquie et nous étions en tête du WRC 2 jusqu’à ce que j’aie une crevaison vers la fin du rallye. Nous avons quand même terminé à la troisième place de la catégorie WRC 2 et à la neuvième du rallye. »Est-ce que l’espoir d’avoir un volant en WRC est toujours là ?
« Je travaille tout le temps là-dessus. Malheureusement, il n’y a pas d’opportunités en WRC 2 à moins d’avoir un très gros compte en banque. C’est l’un des plus grands échecs du rallye et du sport automobile. Contrairement à tous les autres sports, le talent ne l’emporte pas sans le soutien d’une fédération ou d’un investisseur. »Quels sont vos projets pour 2020 ?
« J’espère défendre mon titre en ERC. J’espère pouvoir participer à quelques manches en WRC 2 si le budget me le permet. J’ai également été invité à prendre part au programme de pilotage d’Extreme E qui s’annonce très excitant pour l’avenir. »Crédit photo : Chris Ingram]]>