Au terme d’une fin de course marquée par un splendide duel sous la pluie, c’est la marque au cheval cabré qui s’imposait dans les Ardennes belges et ainsi renouer avec la victoire après 17 ans sans succès.
Après un départ sur piste sèche où la Mercedes en pole position conservait la position de tête, les premiers tours de course étaient marqués par le terrible accident impliquant 4 autos, dont deux du Emil Frey Racing. Et, si Kevin Estre et Franck Perera se sortaient indemne de l’accident, Davide Rigon s’en sortait sans trop de mal, le pilote italien devant porter une attelle dorsale ces prochains jours. Le plus marqué dans l’accident est Jack Aitken puisque le pilote du Emil Frey Racing souffre d’une fracture de la clavicule et aux vertèbres. Mais, ces blessures, si sérieuses soient-elles, sont un moindre mal au vu de la violence de l’accident et prouvent, néanmoins, que les autos sont de plus en plus sûres.
Après la longue interruption suite à l’accident qui éliminait 4 autos pour la victoire, c’est la météo qui jouait des siennes puisque une averse tombait en cette fin d’après-midi sur le tracé. Dans ces conditions, Nico Müller surnageait et se hissait en tête de l’épreuve, non sans frayeur puisque le bernois évitait de peu l’accident dans le raidillon détrempé.
Mais, après ces deux premières heures, la suite de la course allait être calme principalement marquée par les pénalités liées au système permettant le contrôle des limites de la piste et qui se montrait intransigeant. Et, au fil de la course, la Ferrari 488 n°51 d’Iron Lynx se hissait en tête, d’abord au quart de course, marquant ainsi les points attribués à ce moment, puis à la mi-course, après un relais de nuit formidable Alessandro Pier Guidi, ajoutant encore des points au championnat, et malgré une pénalité en raison d’une infraction lors d’un ravitaillement.
Au petit matin, et après que l’ensemble des concurrents aient effectués leur arrêt technique de 4 minutes obligatoire, la situation devenait assez simple puisque trois voitures étaient encore dans le même tour, la Ferrari des leaders devançant l’Audi n°32 de WRT, bien que cette dernière se soit élancée en fond de grille et l’Aston Martin n°95 de Garage 59. Et, toujours dans un rythme similaire, le classement restait le même l’Audi navigant toujours à une poignée de seconde de la Ferrari, la GT britannique étant pointée à environ une minute jusqu’à la dernière demi-heure de course.
Mais, alors qu’Alessandro Pier Guidi, qui assurait les deux derniers relais, avait monté son avance à une vingtaine de seconde avant les derniers arrêts aux stands, l’équipe belge faisait parler sa connaissance de la météo locale lors de l’ultime passage par les stands pour monter des pneus pluies contrairement à l’équipe italienne. Et, la pluie, qui arrivait peu après ces arrêts aux stands allait imposer un nouvel arrêt à Alessandro Pier Guidi, offrant un sérieux coup de pouce au Team WRT et l’avantage semblait décisif.
Mais, cette averse allait provoquer la sortie de piste de la Ferrari n°33 et l’intervention de la voiture de sécurité et l’avance de l’Audi se réduisait comme peau de chagrin lorsque l’ultime restart était donné. Et, Alessandro Pier Guidi avalait rapidement les 4 autos qui le séparait du leader pour vite revenir au contact de Dries Vanthoor. Et, alors qu’il ne restait qu’une dizaine de minute, l’italien portait une attaque imparable en réalisant l’extérieur dans le virage de Blanchimont et ainsi prendre la tête au freinage du bus stop. Dans cette manœuvre, il faut noter la belle sportivité des deux pilotes malgré les conditions délicates puisqu’aucun n’a cherché à forcer et ils ont tous deux maintenu leur ligne dans cette portion très rapide.
Intrinsèquement plus rapide dans ces conditions, le pilote de la Ferrari ne laissait pas l’opportunité à Dries Vanthoor de répliquer et le pilote officiel du cheval cabré franchissait en tête la ligne d’arrivée, Alessandro Pier Guidi – Côme Ledogar – Niclas Nielsen offrant une victoire à Ferrari à Spa-Francorchamps, la première depuis l’ère des GT3 après une disette de 17 ans.
Alessandro Pier Guidi : « J’ai essayé plusieurs fois de gagner cette course, et après deux deuxièmes places au général et deux victoires en Pro-Am Cup, je suis très heureux de remporter cette victoire. Nous avons mené la plupart du temps, mais dans la dernière demi-heure, tout semblait perdu. Après le restart, j’ai décidé de tout donner, je n’avais pas le choix. Ce n’était peut-être pas le dépassement le plus facile sur Dries, mais il a fait une petite erreur en sortant de Stavelot et j’ai réussi à me rapprocher. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai senti que je devais y aller et cela a fonctionné. C’est un sentiment incroyable et il faudra un peu de temps pour comprendre ce que nous avons accompli. »
Dries Vanthoor, Kelvin Van der Linde et Charles Weerts ont offerts une très belle résistance, mais il a manqué un petit peu de performance à l’Audi pour s’imposer. Le podium était complété par l’Aston Martin de n°95 de Garage 59 qui fut isolée à cette position toute la matinée, l’équipage de la Vantage ne parvenant pas à revenir au contact des leaders mais ayant une confortable avance sur ses poursuivants.
Quatrième, Nico Müller et ses coéquipiers perdaient toute chances de victoires en raison de divers fait de course notamment une crevaison et le handicap allait être insurmontable et ils terminaient à deux tours des leaders.
Parmi les autres Helvètes, Patric Niederhauser se classait sixième et Alexandre Imperatori finissait au douzième rang sur la Porsche du Team KCMG, le pilote fribourgeois avouant que l’équilibre de l’auto sur piste sèche n’était pas optimal et l’équipage avait choisi, en conséquence, un pilotage prudent. Miklas Born, Yannick Mettler et leurs coéquipiers du SPS Automotive Performance se classaient vingtième et prenaient la cinquième place en Silver Cup, cette dernière revenant au Madpanda Motorsport malgré la pression de leurs adversaires. Dans cette même catégorie, Lucas Légeret se classait dixième, et vingt-neuvième au scratch, deux places devant la Lamborghini du Emil Frey Racing rescapée d’Alex Fontana, Rolf Ineichen et Ricardo Feller.
Pieder Decurtins et ses coéquipiers remportaient la catégorie Am sur la Porsche du Hägeli By T2 Racing après l’abandon sur sortie de route de la Porsche n°23 d’Huber Motorsport où l’on retrouvait Nikki Leutwiler et Ivan Jacoma au volant. La catégorie Pro-Am revenait à AF corse, l’équipe italienne s’offrant même le doublé. Septième de catégorie et vingt-sixième au général, Daniel Allemann concluait la course sur la Porsche du Herbert Motorsport alors que Yann Zimmer se classait dixième en Pro-am et trente-cinquième au général après une course difficile pour la BMW n°10 du Boutsen Ginion. Manque de réussite en revanche pour Raffaele Marciello, puisque le natif de Zürich et ses coéquipiers, qui s’élançaient de la pôle, étaient contraint à l’abandon suite à la casse d’un amortisseur sur leur Mercedes.
Crédit photo : SRO, Pirelli, Audi Sport, Porsche, Mercedes-AMG, citation : SRO



