Le 30 novembre 2014 restera dans les annales pour avoir été le théâtre, aux 6 Heures de Sao Paulo, de la première victoire d’une Porsche 919 Hybrid, une victoire qui réjouit tout particulièrement les amateurs de sport automobile suisse car il s’agit de la première victoire du constructeur Allemand depuis son retour dans la catégorie reine de l’Endurance.
Les 6 Heures de Sao Paulo, théâtre aujourd’hui de la dernière épreuve du championnat du monde WEC, n’ont pas été une course d’endurance mais bel et bien un grand-prix de 5h30 heures! On en veut pour preuve le fait que la Porsche 919 Hybrid No 14, celle du Biennois Neel Jani, à nouveau irréprochable, s’est battue pratiquement roue dans roue pendant toute la course avec la Toyota TS040 Hybrid No 8, celle de Sébastien Buemi, lui aussi une fois de plus excellent malgré un impressionnant tête-à-queue survenu juste devant une Aston Martin après deux heures de course.
A 55 minutes du terme de la course, seules deux petites secondes séparaient les deux voitures de tête. À une demi-heure de l’arrivée, l’écart entre Neel Jani et l’ancien pilote de F1 Anthony Davidson, qui avait relayé Sébastien Buemi au volant de la Toyota No 8, s’élevait à une quinzaine de secondes (en raison d’une stratégie différente), c’est quelques minutes plus tard que la course a été neutralisée à la suite de l’impressionnante sortie de route de la Porsche 919 Hybrid pilotée à ce moment par Mark Webber. D’après les images télévisées, il apparaît que cette sortie de route ait été consécutive à une touchette avec la Ferrari F458 Italia du néopyhte et amateur italien Matteo Cressoni qui figurait à ce moment-là à la dernière place de la catégorie GTE-AM, si l’on excepte la Ferrari d’Emerson Fittipaldi (68 ans le 12 décembre prochain) qui était encore plus attardée à la suite de nombreux arrêts aux stands.
Ralentie dès le premier tour par un ennui technique, l’Audi R18 e-tron quattro No 2, celle de Marcel Fässler, n’a en revanche pas été en mesure de se mêler pour la victoire. Pointée en 4e position à 45 minutes de l’arrivée, elle n’aurait cependant pas pu se mêler à la victoire même sans le contretemps dont elle avait été victime en début de course en raison d’un manque de vitesse de pointe handicapant les R18 dans le trafic. Les chances, uniquement théoriques, qu’Audi puisse ravir à Toyota le titre de champion du monde des constructeurs se sont ainsi rapidement évaporées. Cela d’autant plus que l’Audi No 1, celle de Tom Kristensen, qui disputait à cette occasion la toute dernière course à ce niveau et qui aura marqué à jamais l’histoire du sport automobile pour ses neuf victoires absolues – la première en 1997 au volant d’une Porsche dont il partageait le volant avec Stefan Johansson et le regretté Michele Alboreto – , n’a pas été en mesure, elle non plus, de suivre le rythme endiablé de Neel Jani, Sébastien Buemi et consorts pour les mêmes raisons que la n°2. Néanmoins, sur une piste libre, les R18 étaient dans le rythme puisque se sont les deux Audi qui se montraient les deux plus rapides en course, grâce, notamment, à l’efficacité du châssis dans le secteur sinueux.
Si Neel Jani a dominé la catégorie LMP1, un autre Suisse, en l’occurrence Alexandre Imperatori, en a fait de même en LMP2. Les deux Rebellion helvétiques n’ont en revanche pas connu la réussite escomptée et c’est dans les profondeurs du classement qu’on les retrouve. On n’oubliera cependant pas de relever que c’est grâce à cette équipe que la carrière d’un certain Neel Jani, mais également de bien d’autres pilotes, a été relancée. Gageons qu’Alexandre Pesci, le patron de l’écurie Rebellion, aura particulièrement apprécié la course magistrale de Neel Jani.
Crédits des photos: Laurent Missbauer, Porsche, Toyota et Audi Sport
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