Le Criterium du Jura était le cadre ce weekend de la première manche du Championnat Suisse Rallye Junior. Un championnat auquel prennent part pour la deuxième année consécutive les frères Rossel. Simon est au volant et Thibaud aux notes. Quatrième du championnat 2012, ils abordent la saison 2013 avec ambition, même si l’objectif de ce premier rallye de la saison est surtout de reprendre confiance après leur impressionnante sortie de route lors du dernier Rallye du Valais.
Une des clés pour retrouver cette sérénité est de disposer de bonnes notes. Pour les éditer, Simon et Thibaud ont effectué les reconnaissances. Trois passages maximum dans chacune des spéciales, une semaine avant la course. Mais le jour de la course, ils peuvent également compter sur Devi et Raphaël Eicher, leurs ouvreurs.
A l’occasion du Critérium Jurassien, Sport-Auto.ch est allé à leur rencontre.
Depuis quand assurez vous l’ouverture?
Raphaël Eicher : On a commencé en mai 2005 au Rallye du Chablais. J’ai toujours adoré le sport auto, et j’étais présent à tous les rallyes à l’assistance ou en spectateur, jusqu’au jour où ma mère, Agnès Eicher m’a proposé de devenir son ouvreur. Elle participe d’ailleurs au Rallye aujourd’hui en tant que copilote de Sylvain Droxler.
Devi Eicher : C’est avec Raphi que j’ai découvert le milieu du sport automobile, je ne connaissais pas du tout avant!
Pouvez vous me décrire une journée typique d’ouvreur sur un rallye de championnat?
Devi: Déjà on se lève tôt!
Raphaël : oui, ce matin nous étions sur la premiere spéciale à 4h45. Nous ouvrons sur route ouverte et les spéciales de la matinée fermaient à 5h50. Je conduis et ma femme, Devi, vérifie les indications du carnet de route.
Devi: En fait on part avec les notes prises par l’équipage lors des reconnaissances du week-end dernier, je lis les notes et on corrige ou commente au fur et à mesure.
Les notes prises pendant les reco par Thibaud ont été recopiées plusieurs fois et il arrive que des erreurs se glissent, par exemple ce matin, j’ai annoncé une épingle à droitre et la route partait à gauche!
Raphaël : oui et puis il y a aussi tous les changements possibles entre la semaine derniere et aujourd’hui en raison de la météo. De plus, les organisateurs balisent le parcours et plantent des poteaux qu’il faut indiquer si ils genent les prises de virage à la corde par exemple.
Quelles compétences sont nécéssaires pour être ouvreur?
Devi: Il faut avoir l’estomac bien accroché! Plus serieusement, il faut se mettre dans la peau des pilotes pour leur donner les indications dont ils auront besoin.
Raphaël : C’est exactement ça. Nous ouvrons en respectant les limites de vitesse mais on doit néammoins imaginer les trajectoires que prendront les pilotes à grande vitesse pour signaler ce qui se trouvera sur leur route. Il faut aussi se dire que quand Simon et Thibaud passeront, ce serra après une cinquantaine d’autres voitures, on observe le terrain pour imaginer ce qu’il va devenir.
Et vous retransmettez tout ca à l’équipage…
Raphaël : On ne corrige jamais leurs notes sans en discuter et surtout on n’intervient jamais dans leurs plans, si lors des reco ils ont noté qu’un virage à gauche est un gauche 4, on ne va pas s’en mêler.
Vous êtes présents sur les rallyes en tant qu’ouvreurs, êtes-vous vous même impliqués dans la compétition?
Devi: J’aime beaucoup ouvrir, on est une bonne équipe, on passe nos week-end ensemble, l’ambiance est très familiale, et puis c’est aussi par amitié pour Simon et Thibault. Par contre, je ne m’imagine pas navigo dans une voiture engagée. Le stress de la gestion des temps d’assistance, les délais de pointage, tout ca me mettrait trop la pression.
Raphaël : Je fais partie de l’écurie Sporting de Romont et cette année je serais en Subaru Impreza sur les slaloms (Moudon, Saanen, Romont, Chamblon et le slalom de cloture à Romont).
Credit Photo @Sport-Auto.ch / Karine Lepigeon
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