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La vie d'un ouvreur vu par Yann Guigoz

Nous allons aujourd’hui nous pencher sur d’autres hommes de l’ombre qui sont indispensables pour le bon déroulement d’une course, les ouvreurs. Dans cet article, nous parlerons des ouvreurs pour les organisations à ne pas confondre avec les ouvreurs pour les équipages. Les ouvreurs pour les organisations sont les dernières voitures à passer sur les spéciales avant le départ des véhicules de compétition. Leur rôle consiste à vérifier qu’il n’y ait plus aucun danger pour les équipages et également pour les spectateurs. Sport-Auto.ch s’est entretenu avec Yann Guigoz. Sport-Auto.ch : Peux-tu te présenter brièvement ? [caption id="attachment_84738" align="alignleft" width="300"] Yann Guigoz – Rallye du Chablais 2018[/caption]

Yann Guigoz : « Je m’appelle Yann Guigoz. Je viens d’avoir 44 ans et je suis Valaisan. Je suis menuisier de formation et dameur sur les pistes. »
Comment es-tu arrivé dans le monde du sport automobile ?
« Tout simplement par passion, au lieu d’aller à l’école, je restais sur un banc pour regarder les voitures passer. J’ai toujours suivi le Rallye International du Valais. Par la suite, j’ai rencontré Florian Gonon. En 2000, il s’est lancé en rallye. J’ai ouvert près de 60 rallyes pour lui et c’est devenu véritablement mon meilleur ami. Durant 18 années, je n’ai loupé qu’un seul des rallyes auxquels il a participé. À force de me rendre sur les courses, j’ai rencontré Eric Jordan et j’ai pu intégrer l’équipe des ouvreurs du Rallye du Chablais. »
Est-ce que tu t’es déjà retrouvé derrière le volant ?
« Je ne me suis jamais retrouvé au volant d’une voiture de compétition. J’ai seulement effectué quelques slaloms en local. »
Quelles sont vos responsabilités ? [caption id="attachment_84739" align="alignright" width="300"] Une aventure partagée au côté de sa compagne[/caption]
« Durant un week-end, j’ouvre sur les magnifiques routes du Rallye du Chablais au côté de ma compagne. Il ne faut pas oublier que nous sommes deux dans la voiture et sans la personne à notre droite, nous ne pourrions pas faire ce travail qui est indispensable. Au niveau de la voiture 000, nous devons valider le parcours après le passage des voitures historiques. Il faut savoir que nous sommes la dernière voiture à s’élancer sur la route avant les voitures « modernes ». Notre rôle est de contrôler que tout soit en ordre. Il ne faut pas qu’une voiture de spectateur, ou d’un concurrent ayant abandonné, soit mal placée et mette en danger les équipages. Nous vérifions également que les emplacements des spectateurs et que le dispositif de fermeture des routes et chemins soit bien en place. Nous contrôlons le timing, avant l’arrivée des modernes, afin d’être sûr que le temps imposé soit suffisant pour tout le monde. »
Quelle est la partie qui te plait le plus dans ton rôle d’ouvreur ?
« J’aime particulièrement dire qu’on travaille pour la sécurité du rallye. On le fait le mieux possible pour assurer la sécurité des concurrents et des spectateurs. »
Est-ce que tu dois parfois t’arrêter pour faire déplacer des spectateurs, comment agis-tu ? [caption id="attachment_84740" align="alignleft" width="300"] Yann Guigoz – Rallye du Chablais 2019[/caption]
« Je n’ai pas encore connu cette situation. Cependant, il m’est déjà arrivé de devoir m’arrêter pour déplacer une voiture qui était en panne. L’an dernier, par exemple, nous sommes partis dans la spéciale des Tours d’Aï. Nous nous sommes retrouvés derrière un équipage qui était au milieu de la route. Nous avons dû nous arrêter et sécuriser la voiture en la poussant sur les bords de la spéciale. »
Ton rôle d’ouvreur lors du Chablais, est-ce qu’il t’a offert des privilèges de discuter avec des pilotes connus comme Ari Vatanen ou Sébastien Loeb ?
« Pas vraiment car nous faisons le parcours bien avant ou après eux. Nous sommes rarement au même endroit au même moment. Afin de laisser la place aux équipages, nous n’allons pas dans les parcs d’assistance »
Comment s’est présenté l’occasion d’ouvrir avec la nouvelle Alpine ? [caption id="attachment_84741" align="alignright" width="300"] Yann Guigoz – Rallye du Chablais 2018[/caption]
« Eric Jordan m’a appelé pour m’annoncer que le centre Alpine à Lausanne voulait mettre à disposition une voiture pour ouvrir sur les routes du Chablais. Cette voiture m’a été attribuée et j’ai la chance de pouvoir rouler depuis deux saisons avec l’Alpine. »
Est-ce qu’une fois que vous êtes lancés en spéciale, il y a un certain piège de se faire prendre au jeu et de vouloir rouler trop vite?
« Personnellement pas. Je n’oublie jamais que mon rôle est de contrôler que tout est en ordre sur la spéciale. Je pars en plus avec le numéro 000, ce qui veut dire qu’il est possible que certains spectateurs se déplacent encore sur la spéciale. Nous roulons de manière soutenue pour respecter le timing, tout en gardant une marge de sécurité. Lors des séances d’avant-rallye, l’organisateur et la direction de course sont très clairs avec nous : Interdiction, pour un ouvreur, de sortir de la route ou de se faire attraper par un radar ! De mémoire, aucun ouvreur de l’organisation du Rallye du Chablais n’est jamais sorti de la route. »
Quel est le programme pour ce qui reste de 2020 ? [caption id="attachment_84742" align="alignleft" width="300"] Yann Guigoz – Rallye du Chablais 2018[/caption]
« Depuis 2019, j’ouvre pour Jonathan Michellod. Je vais donc le suivre sur les courses auxquelles il participe. Et en 2021, je serai fidèle à mon poste au rallye du Chablais »
Crédit photo : Sport-Auto.ch – Baptiste Aebi ]]>

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