Sous un ciel clair dominé par la silhouette majestueuse du Mont Fuji, la 100ᵉ manche du FIA WEC a tenu toutes ses promesses. Devant plus de 66 000 spectateurs, l’histoire s’est écrite au Japon avec une victoire aussi stratégique qu’émotionnelle pour Alpine. La jeune A424 n°35, confiée à Ferdinand Habsburg, Paul-Loup Chatin et Charles Milesi, a signé la première victoire de son programme Hypercar et offert au constructeur français un succès symbolique pour ce centième rendez-vous du FIA WEC.
Dès le départ, les Cadillac n°12 et 38 semblaient pourtant promises aux avant-postes. Will Stevens s’échappait en tête, Sébastien Bourdais contrôlait la meute, tandis que la Peugeot n°93 de Paul Di Resta restait en embuscade. Mais la course s’annonçait mouvementée : un contact entre la BMW n°15, l’Aston Martin n°007 et la Ferrari n°83 entraînait une première intervention de la voiture de sécurité. Peu après, la Toyota n°8 de Sébastien Buemi connaissait une crevaison après un accrochage avec… l’Alpine n°35, l’obligeant à une remontée compliquée… avant de recevoir un stop and go de 3 minutes pour une erreur de l’équipe : lors du Full Course Yellow consécutif à la crevaison, l’équipe effectuait un ravitaillement complet ce qui est interdit dans le règlement sportif. Dès lors, tout bon résultat pour l’équipage s’était envolé.
Les neutralisations se succédaient, redistribuant les cartes. La Porsche Proton Competition n°99, pilotée par l’Argentin Nicolás Varrone, héritait un temps des commandes. Mais l’auto de Neel Jani, devait, au terme des 6 heures, se contenter de la 11ᵉ place finale, loin des espoirs entrevus après cette apparition surprise en tête, l’équipage de la n°99 étant victime de plusieurs faits de course. La course du team était d’ailleurs perturbée par l’impressionnant accident de Raffaele Marciello, autre pilote helvétique, dont la BMW n°15 a heurté violemment les barrières après avoir été surpris par une manœuvre de la Porsche n°99. Le pilote suisse a dû abandonner, heureusement sans blessure.
Pendant ce temps, les Peugeot confirmaient leur forme retrouvée, Vergne prenant la tête au 97ᵉ tour et Malthe Jakobsen plaçant la n°94 aux avant-postes. Mais la dernière heure allait sceller le destin de la course : Alpine jouait un coup de poker en ne changeant que deux pneus lors de son ultime arrêt. Un pari gagnant. Charles Milesi résistait au retour de la Peugeot n°93 de Mikkel Jensen et franchissait la ligne avec 7’’682 d’avance, signant une victoire magistrale. La Porsche n°6 de Kevin Estre complétait le podium après un relais de haute voltige.
Derrière, Sébastien Buemi devait se résoudre à une journée frustrante : sa Toyota n°8, handicapée dès la première heure, terminait 16ᵉ, bien loin des ambitions de podium.
En LMGT3, la bataille a été tout aussi haletante. Longtemps dominée par McLaren et les Iron Dames, la catégorie a finalement souri à Corvette TF Sport, victorieuse avec la Z06 n°81 après une pénalité de dernière minute infligée à la Ferrari n°21. Partie du fond de grille avec la Porsche Iron Dames n°85, Rahel Frey et ses coéquipières ont finalement terminé 29ᵉ au général et 13ᵉ en LMGT3, même si la stratégie audacieuse de l’équipe avait permis à la Soleuroise de se hisser en tête de la catégorie avant que l’auto ne perdent des positions durant la deuxième partie de course.
Tous les regards se tournent désormais vers Bahreïn, théâtre de la grande finale début novembre, où les titres pilotes et constructeurs se joueront dans un dernier baroud d’honneur.
Crédits photos : DPPI – FIA WEC










