Critérium Jurassien 2025 – Le résumé de la course – Modernes

C’est une tradition bien établie, le Critérium Jurassien ouvre la saison du Championnat suisse des rallyes et cette 46e édition de l’épreuve ne fait pas exception puisqu’elle lance l’année 2025. En revanche, cette édition fait plutôt office d’exception qui confirme la règle qui veut qu’un ‘Crité’ se déroule généralement dans des conditions météorologiques difficiles voir capricieuses. En effet, c’est sous une météo radieuse que se court le rallye basé du côté de la Halle du Marché Concours de Saignelégier.

Au programme, ce sont 8 spéciales au total à parcourir face au chrono avec notamment une inédite Super Spéciale disputée à proximité immédiate du parc d’assistance. Cette dernière a d’ailleurs rencontré une forte adhésion du public venu en masse pour assister au dénouement du rallye en ce samedi après-midi printanier.

LES FORCES EN PRESENCE

Le rallye compte pour les différents Championnats suisse des rallyes soit les Modernes, les VHC, les VHRS ou encore les VMRS. Ce sont donc 52 voitures Modernes, 19 VHC et 10 VHRS/VMRS qui prennent le départ. Le nombre d’engagés évolue peu par rapport à l’an dernier (81 toutes catégories confondues contre 83 en 2024).

Ce qui est remarquable, ce n’est pas tant la quantité mais la qualité du plateau présent. En effet, ce ne sont pas moins de 22 voitures des catégories Rally2 et RGT+ qui s’engagent sur cette édition. Impressionnant ! Habituées aux places d’honneur, les Rally2 ont fort à faire face aux RGT+ qui sont désormais admises au Championnat, d’autant que la météo leur est plutôt favorable ce week-end.

UNE LONGUE SPECIALE POUR DEBUTER LE VENDREDI

Le vendredi est dédié aux contrôles administratifs et techniques des équipages et de leurs montures. Il est aussi l’occasion de se mettre dans le bain en s’élançant dans l’épreuve de test, Shakedown pour les intimes, disputée sur une partie d’une ancienne épreuve spéciales du côté des Pommerats.

C’est sur le coup des 19h22 que s’élance la première voiture Moderne, à savoir la Skoda Fabia de Sacha Althaus et Lisiane Zbinden, pour la plus longue spéciale du rallye (29.18 km) disputée au départ de Courtemautruy. Les derniers vainqueurs en date frappent un grand coup d’entrée. Ils réalisent le meilleur temps, 13 secondes devant leur plus proches rivaux, Pascal Perroud et Loïc Dumont. David Erard et Sarah Junod réalisent également une excellente performance en se plaçant au troisième rang.

Les ‘vice-Champions’ en titre, Mike Coppens et Christophe Roux, réalisent le quatrième chrono, à 17.8 secondes des jeunes parents que sont Sacha et Lisiane. Nicolas Lathion et Ramona Formica se classent juste devant la première Alpine A110 RGT+ de Sergio Pinto et Charlène Greppin.

L’un des favoris à la victoire finale, le Français Ludovic Godard et son navigateur Pierre Blot sont en retrait au neuvième rang, à plus de 31 secondes de la tête. En effet, leur Alpine A110 RGT+ montre quelques signes de faiblesse (problèmes de freins), ralentissant ainsi leur performance.

Première ‘traction’, la Peugeot 306 Maxi de Cédric Betschen et Charlène Bori pointe au 23 rang du général, juste devant la première Rally4, une Peugeot 208, de Dario Schmid et Gaëtan Aubry.

DEUXIEME BOUCLE DE TROIS SPECIALES

Samedi matin, le coup d’envoi est donné à 7h34. Sacha Althaus sort du parc fermé pour une première assistance de la journée avant de prendre la direction de St-Brais pour le premier chrono du jour qui débute à 8h12. Non content d’avoir devancé tout le monde le vendredi, il remet ça sur les spéciales 2 et 3, de peu devant Ludovic Godard.

Quant à Mike Coppens, il rectifie légèrement son pare-chocs avant contre une botte de paille avant de signer le scratch dans la dernière épreuve de la matinée entre Cornol et Boécourt. A mi-rallye, Sacha Althaus pointe en tête pour 34 secondes devant Godard et 35 secondes devant Coppens.

Derrière, les écarts sont faibles puisque Perroud, Lathion, Erard, Gillet et Vuistiner sont regroupés en 16 secondes soit un Top8 dans la même minute. Malheureusement, on compte déjà quelques abandons à ce stade de la course, notamment Sergio Pinto et Charlène Greppin qui doivent jeter l’éponge à l’issue de l’ES4 dans laquelle ils endommagent leur Alpine.

UN FINAL EN BEAUTE A SAIGNELEGIER

L’après-midi, on reprend les mêmes et on recommence. Les mêmes spéciales sont disputées pour la deuxième fois et c’est Godard qui se montre le plus rapide dans St-Brais-Saulcy devant Perroud et Coppens. Sacha Althaus doit composer avec des soucis mécaniques (bougies) et signe néanmoins le quatrième temps à seulement 3.4 secondes. Godard poursuit sa remontée en signant un nouveau scratch dans Villars-Réclère, à 7.7 secondes d’Althaus et 10.3 secondes de Perroud qui se hisse ainsi au troisième rang du général.

Après un passage par l’assistance, Sacha Althaus et Lisiane Zbinden repartent de plus belle avec une voiture réparée pour réaliser un dernier scratch dans la Super Spéciale de Saignelégier, signant ainsi leur deuxième victoire consécutive sur le Critérium Jurassien, avec panache. Ils devancent Ludovic Godard et Pierre Blot d’une quinzaine de secondes.

Pour la dernière marche du podium, la bagarre entre Coppens-Roux et Perroud-Dumont fait rage jusque dans la Super Spéciale. Au moment de disputer ce dernier chrono, les deux voitures sont séparées que par 3.8 secondes à l’avantage du pilote vaudois. Sur les 7.55 km de l’épreuve, les deux équipages ne réalisent pas un sans-faute. Tous deux font un tout-droit mais c’est finalement la paire Coppens-Roux qui monte sur la dernière marche du podium, réalisant ainsi la bonne opération au championnat. Pascal Perroud et son coéquipier Loïc Dumont se contentent d’une belle quatrième place après avoir calé suite à leur erreur, perdant ainsi de précieuses secondes et une place sur le podium.

Derrière ces quatre équipages, on retrouve Lathion-Formica, Erard-Junod et Vuistiner-Kummer. Pour son retour à la compétition, Olivier Gillet (avec le sympathique Patrick Spart pour l’occasion) découvre l’Alpine A110 RGT+ et se classe à une belle huitième place du général, 20 ans après sa victoire ici-même avec une Clio S1600.

Pour une première au volant de sa voiture de rêve, une mythique Peugeot 306 Maxi, Cédric Betschen rejoint l’arrivée au vingtième rang du général soit juste devant les premiers RC4, Mathieu Zurkinden et Stéphane Pury, qui devancent de justesse le duo qui a mené la catégorie depuis la première spéciale, Dario Schmid – Gaëtan Aubry.

LA PERFORMANCE DU RALLYE

Comme il est courant dans les matchs de football d’élire l’homme du match ou la meilleure performance d’un joueur, nous nous essayons à l’exercice difficile de l’élection de ‘La performance du rallye’. Bien sûr, comme en football, on est rarement d’accord et chacun y va de son commentaire vis-à-vis de celui ou ceux qui jouent le rôle ‘d’électeur’ et des joueurs élus. Ce qui est mis en évidence ici comme ‘La performance du rallye’ n’a évidemment aucune valeur scientifique. Elle est juste une manière de reconnaître les résultats d’un pilote, d’un copilote, d’un équipage, d’un commissaire, d’un organisateur ou tout simplement d’un passionné de rallye au sens large du terme…

Encore une fois, plusieurs performances doivent être relevées ici. On attendait Sacha Althaus, il n’a pas déçu, bien au contraire. On a vu le retour d’Olivier Gillet à la compétition et, comme à son habitude, il n’a pas déçu en prenant rapidement la main sur son Alpine A110. David Erard et Sarah Junod ont surpris leur monde en réalisant d’excellents chronos, notamment le troisième temps réalisé dans la longue spéciale du vendredi. Mike Coppens a aussi, comme à son habitude, imprimé un gros rythme.

Mais c’est finalement sur Pascal Perroud et son navigateur belge Loïc Dumont qu’est retombé notre choix. En effet, même s’ils cèdent une place sur le podium lors de la dernière spéciale, ils ont néanmoins réalisé une belle performance tout au long du rallye. D’abord, ils sont les plus rapides dans l’ES1 derrière Althaus-Zbinden. Ils marquent légèrement le coup ensuite avant de revenir en flèche le samedi après-midi, se battant avec les anciens champions suisses Coppens-Roux.

Après plusieurs saisons à rouler dans le Championnat suisse en VHC, Pascal Perroud alterne cette année la catégorie Moderne en Championnat suisse et le VHC en Championnat d’Europe. Après son excellente performance au Rally Costa Brava, il prend la mesure d’une Skoda Fabia RS Rally2 qu’il a découvert en octobre dernier à l’occasion du Rallye International du Valais. Sa progression est évidente mais, de l’aveux de Pascal lui-même, il manque encore de roulage pour mieux cerner toutes les réactions de sa monture. Nul doute que si son adaptation se poursuit ainsi, il sera bientôt en mesure de jouer tout devant. A suivre lors du prochain Rallye du Chablais…

Nous reviendrons sur la course des concurrents des trophées, sur le VHC et sur les VHRS/VMRS dans un article à paraître prochainement.

Prochaine épreuve du Championnat suisse des rallyes, le Rallye du Chablais se tiendra les 06-07 juin prochain du côté d’Aigle.

LE CALENDRIER DU CHAMPIONNAT SUISSE DES RALLYES 2025