Le Rallye du Chili 2025 a offert un spectacle haletant, où pluie, boue et rebondissements mécaniques ont rythmé trois jours de course au cœur des forêts chilienne. Au terme d’un combat intense face à son équipier Elfyn Evans, Sébastien Ogier et son copilote Vincent Landais ont signés leur cinquième victoire de la saison, s’emparant du même coup de la tête du championnat du monde.
Un vendredi à l’avantage des Hyundai I20
Le premier jour, Ott Tänak semblait intouchable. L’Estonien, dominateur, avait construit un bel avantage sur Elfyn Evans malgré les routes encore grasses du matin. Mais tout s’effondra lors de l’ultime spéciale du jour : une panne moteur força la Hyundai à s’arrêter net après seulement 5,6 km. Adrien Fourmaux, jusque-là solide, hérita ainsi de la tête avec seulement 1 seconde d’avance sur son coéquipier Thierry Neuville.
Derrière, Sébastien Ogier brillait déjà. Après un début discret, il retrouvait le mordant qui a construit sa légende. Son scratch impressionnant dans l’ES6 lui permettait de remonter de la 5ᵉ à la 3ᵉ place, à seulement 2,3 secondes du leader. Une prestation marquante pour son 200ᵉ départ en WRC. Elfyn Evans, lui, payait son rôle d’ouvreur, balayé par des routes de plus en plus rapides : il chutait en cinquième position, derrière le jeune Sami Pajari. En WRC2, Oliver Solberg frappait un grand coup : tandis que Rossel et Greensmith abandonnaient, le Suédois s’envolait en tête, déjà en route vers le titre.
La prise de pouvoir de Sébastien Ogier et Vincent Landais
Le samedi marqua un tournant. Au matin, Elfyn Evans retrouvait le commandement dans des conditions humides qui semblaient le favoriser. Mais l’après-midi, le décor changea : la route séchait, Sébastien Ogier et Vincent Landais lançaient l’offensive et signaient trois victoires de spéciale consécutives. À la force du poignet, il dépassait l’équipage de la Toyota n°33 et s’installaient en tête, avec 6,3 secondes d’avance. Adrien Fourmaux, leader de la veille, reculait au troisième rang, en difficulté avec le grip, devant Thierry Neuville qui glissait au quatrième rang, incapable de se mêler à la lutte pour la victoire.
Le plein de point et la tête du championnat
Dimanche, le duel entre Sébastien Ogier et Elfyn Evans battait son plein. Avec seulement 6,3 secondes d’écart au départ des quatre dernières spéciales, le suspense était total. Les deux Toyota se rendaient coup pour coup, mais l’octuple champion du Monde, maître des grands rendez-vous, accélérait dans l’avant-dernière spéciale avant de conclure avec panache dans la Power Stage.
Il s’imposait finalement avec 11 secondes d’avance sur Elfyn Evans, remportant non seulement le rallye, mais aussi le maximum de points grâce au classement du Super Sunday et de la Power Stage. Une victoire totale, synonyme de prise de pouvoir au championnat.
« Je suis très heureux de prendre une nouvelle victoire en Amérique du Sud et, cette fois, de repartir avec le maximum de points », expliquait Sébastien Ogier. « C’est une belle récompense après les points que nous avons perdus au Paraguay en raison de la météo. Prendre la tête du championnat à trois rallyes de la fin est une excellente nouvelle. Je suis aussi très heureux pour toute l’équipe Toyota d’avoir décroché ce record. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli. »
Avec ce succès, Ogier a offert à Toyota sa 103ᵉ victoire en WRC, un record absolu, et la 10ᵉ de la saison. Elfyn Evans, deuxième, limite les dégâts et reste à seulement deux points au championnat. Adrien Fourmaux, troisième, sauve l’honneur de Hyundai après avoir mené le vendredi, tandis que Neuville terminait quatrième, frustré par un manque de performance. Derrière, Sami Pajari s’offrait une probante cinquième place, devant un Kalle Rovanperä en difficulté et désormais distancé dans la course au titre. Takamoto Katsuta et Grégoire Munster complétaient le top 8.
Le titre WRC2 pour Oliver Solberg, grosse remontée pour Matteo Fontana en WRC3.
En WRC2, la joie était immense pour Oliver Solberg au point stop de la Power Stage : en remportant la catégorie WRC2 et en terminant 9ᵉ au général, le Suédois s’offrait le titre mondial WRC2 à seulement 23 ans. Nikolay Gryazin, deuxième de la catégorie, complétait le top 10.
En WRC3, Matteo Fontana l’emportait malgré des soucis mécaniques dans la deuxième étape et qui l’avait rejeté à une trentaine de secondes de Nataniel Bruun avant de parvenir à s’imposer dans les 4 dernières spéciales du rallye.
Classement Rallye du Chili
- S. Ogier V. Landais Toyota GR Yaris Rally1 2:55:42.1
- E. Evans S. Martin Toyota GR Yaris Rally1 +11.0
- A. Fourmaux A. Coria Hyundai i20 N Rally1 +46.5
- T. Neuville M. Wydaeghe Hyundai i20 N Rally1 +59.0
- S. Pajari M. Salminen Toyota GR Yaris Rally1 +1:03.4
- K. Rovanperä J. Halttunen Toyota GR Yaris Rally1 +1:35.7
- T. Katsuta A. Johnston Toyota GR Yaris Rally1 +2:14.0
- G. Munster L. Louka Ford Puma Rally1 +2:44.1
- O. Solberg E. Edmondson Toyota GR Yaris +8:18.8
- N. Gryazin K. Aleksandrov Škoda Fabia RS +8:59.0
Super Sunday
- S. Ogier V. Landais Toyota GR Yaris Rally1 32:28.2
- E. Evans S. Martin Toyota GR Yaris Rally1 +4.7
- K. Rovanperä J. Halttunen Toyota GR Yaris Rally1 +12.5
- S. Pajari M. Salminen Toyota GR Yaris Rally1 +13.0
- O. Tänak M. Järveoja Hyundai i20 N Rally1 +14.8
Power Stage
- S. Ogier V. Landais Toyota GR Yaris Rally1 04:25.6
- T. Neuville M. Wydaeghe Hyundai i20 N Rally1 +0.4
- E. Evans S. Martin Toyota GR Yaris Rally1 +0.6
- S. Pajari M. Salminen Toyota GR Yaris Rally1 +1.5
- K. Rovanperä J. Halttunen Toyota GR Yaris Rally1 +2.6
Championnat du Monde Pilote après 11 épreuves
- S. Ogier 224
- E. Evans 222
- K. Rovanperä 203
- O. Tänak 181
- T. Neuville 166
- T. Katsuta 94
- A. Fourmaux 86
- S. Pajari 70
- O. Solberg 60
- G. Munster 25
Championnat du Monde Constructeur après 11 épreuves
- Toyota Gazoo Racing World Rally Team 572
- Hyundai Shell Mobis World Rally Team 447
- M-Sport Ford World Rally Team 157
- Toyota Gazoo Racing World Rally Team 2 111
Ce Rallye du Chili restera comme un tournant de la saison : Sébastien Ogier, en patron, a inversé la tendance face à Elfyn Evans et pris l’ascendant au championnat. Toyota, de son côté, s’est offert un record historique, confirmant sa domination sur l’ère hybride. Le WRC retourne désormais en Europe pour le Rallye d’Europe Centrale (16-19 octobre). Sébastien Ogier y abordera son nouveau rôle d’ouvreur, un défi qui pourrait être un avantage sur asphalte.
Crédits photos : Red Bull


















