DTM – le doublé pour Ayhancan Güven
La première course a démarré sous la pluie, avec Jordan Pepper en pole. Très vite, Thomas Preining et lui se sont livrés une bataille acharnée pour la victoire. Derrière eux, Ayhancan Güven observait patiemment, en embuscade. Tout s’est joué dans l’ultime tour : Pepper et Preining se sont accrochés roue contre roue, laissant un trou béant à l’intérieur. Le Turc n’a pas hésité et a jailli pour s’emparer de la tête, filant vers une victoire arrachée au dernier souffle – sa troisième de l’année.
Derrière lui, Pepper sauvait la deuxième place, tandis que Jack Aitken, régulier et opportuniste, montait sur la troisième marche du podium, ce qui lui permettait de s’emparer du leadership du championnat. Preining devait se contenter de la quatrième position, devant Jules Gounon.
Côté helvétique, Ricardo Feller a signé une remontée spectaculaire, gagnant treize places pour décrocher une brillante sixième place avec son Audi. Fabio Scherer, lui aussi à l’aise dans ces conditions délicates, terminait huitième au volant de sa Mustang. Une belle démonstration de panache pour les Suisses.
Le lendemain, le scénario semblait écrit pour Jack Aitken, parti de la pole et bien décidé à consolider son avance au championnat. Mais derrière, Güven et Preining n’entendaient pas lui faciliter la tâche. Après les arrêts aux stands, Preining lançait une attaque téméraire sur Aitken : contact, tête-à-queue pour le Britannique et passage par les graviers. La sanction tombait aussitôt : trois tours de pénalité pour l’Autrichien, qui ruinait ainsi ses chances.
Pendant ce temps, Güven héritait de la tête. Avec une gestion impeccable et une stratégie de pneus parfaite, il filait vers un deuxième succès consécutif au Sachsenring, son quatrième de la saison. Derrière lui, la joie fut de courte durée pour le jeune Ben Dörr et sa McLaren, initialement troisième, avant d’être disqualifié pour une irrégularité technique. Ainsi, Jules Gounon grimpait à la deuxième place et Ben Green offrait un nouveau podium à Emil Frey Racing, qui plaçait une de ses Ferrari sur la troisième marche pour la deuxième fois du week-end.
Du côté des Suisses, la réussite n’a pas été la même que la veille : Feller s’est retrouvé coincé dans le trafic et n’a pu faire mieux que seizième, tandis que Scherer, combatif, ralliait l’arrivée en onzième position.
ELMS – VDS Panis Racing s’impose dans les Ardennes
Le soleil était revenu dans les Ardennes après un samedi marqué par la pluie, et les 4 Heures de Spa-Francorchamps ont tenu toutes leurs promesses avec un scénario haletant du premier au dernier tour.
Au départ, c’est Cem Bolukbasi (Nielsen Racing) qui menait la meute, mais très vite Ollie Gray et la n°48 VDS Panis Racing se sont montrés pressants. Profitant d’un trafic de LMP3 au Raidillon, Gray a pris les commandes avant de passer le relais à ses coéquipiers Esteban Masson puis Charles Milesi. Malgré de nombreuses neutralisations et une concurrence affûtée, l’équipage français a parfaitement géré son rythme et ses arrêts, s’imposant pour la deuxième fois consécutive, confirmant son statut de nouveau favori pour le titre.
Derrière, le classement a été chamboulé jusque dans les dernières minutes. L’IDEC Sport n°18, longtemps dans le coup, a écopé d’une lourde pénalité après l’arrivée, laissant la n°43 Inter Europol Competition récupérer la deuxième place et la Nielsen n°24 compléter le podium. En LMP2 Pro/Am, c’est l’Oreca n°20 d’Algarve Pro Racing qui a triomphé après une belle remontée depuis le fond de grille, Louis Delétraz et ses coéquipiers ont terminé sur la troisième marche du podium de la catégorie et dixième au général.
En LMP3, la hiérarchie a été mouvante tout au long des neutralisations. La n°17 CLX, un temps largement en tête, a vu ses efforts ruinés par une cascade de pénalités et un abandon. La voie était libre pour la Ligier n°8 du Team Virage, qui a parfaitement maîtrisé la fin de course avec Rik Koen au volant, s’imposant devant la RLR MSport n°15 de Gillian Henrion.
Mais c’est en LMGT3 que le suspense a atteint son paroxysme. Longtemps, la Porsche des Iron Dames et la Mercedes n°63 d’Iron Lynx ont animé la lutte, avant que la stratégie n’offre une opportunité décisive à l’Aston Martin n°59 du Racing Spirit of Léman. Ressorti de son dernier arrêt juste devant la Mercedes de Fabian Schiller, Valentin Hasse Clot a résisté aux assauts du pilote allemand jusqu’au drapeau à damier, s’imposant avec moins d’une seconde d’avance après quatre heures de course endiablée, le Kessel Racing complétant le podium.
IMSA – Philip Ellis s’impose au Virginia International Raceway
En GTD Pro, la Corvette n°3 de Sims et Garcia a enfin trouvé le chemin de la victoire après une saison de régularité sans concrétisation. Partie quatrième, l’équipe Pratt Miller a parfaitement joué la carte de la stratégie pour ressortir en tête lors des arrêts. Garcia puis Sims ont ensuite tenu bon face à la pression acharnée de la Ferrari DragonSpeed, offrant à Corvette un 117e succès en IMSA et consolidant leur avance au championnat.
Mais le grand numéro du jour est venu de Philip Ellis en GTD. Après un départ compliqué de son équipier Russell Ward, la Mercedes-AMG n°57 de Winward avait glissé au fond du peloton. Ellis a alors sorti un relais d’attaque impressionnant, multipliant les dépassements avant de profiter d’un arrêt parfait et d’une stratégie d’undercut bien exécutée. Une fois en tête, il a géré avec sang-froid la relance et résisté jusqu’au drapeau à damier, offrant à Winward sa troisième victoire de la saison et un pas décisif vers un deuxième titre consécutif.
Le Mans Cup – le Kessel Racing l’emporte à Spa
Sur un tracé de Spa piégeux et animé, la Michelin Le Mans Cup a offert une course pleine de rebondissements.
Dès le départ, le ton était donné : un accrochage spectaculaire au dernier virage avant le lancement neutralisait les ambitions de plusieurs favoris en GT3. Dans ce chaos, certains ont su tirer leur épingle du jeu, comme la Porsche des Iron Dames ou encore la Ferrari n°33 de Kessel Racing, revenue de l’arrière du peloton.
En tête de la course, la Duqueine n°85 de R-ace GP s’est rapidement installée aux commandes. Hugo Schwarze puis Hadrien David ont déroulé une partition parfaite, creusant irrésistiblement l’écart et offrant à l’écurie française sa première victoire depuis Mugello. Derrière, la lutte a été âpre, notamment en LMP3 Pro/Am, où le Français Gillian Henrion a dû non seulement dépasser ses rivaux mais aussi compenser une pénalité de cinq secondes. Mission accomplie : il franchit la ligne avec plus de dix secondes d’avance, scellant un succès retentissant pour Motorsport98.
En GT3, la course a basculé en faveur de Kessel Racing. Après avoir évité les embûches du départ, Murat Çuhadaroglu propulsait la Ferrari n°33 dans le haut du classement avant de la confier à David Fumanelli. L’Italien a ensuite déroulé un rythme impressionnant pour s’imposer avec plus d’une demi-minute d’avance, décrochant la deuxième victoire de la saison pour l’équipe suisse.
Au fil des neutralisations, des sorties de piste et des batailles acharnées, cette manche aura mis à rude épreuve les nerfs des pilotes. Mais au drapeau à damier, trois histoires se dessinaient : la domination de R-ace GP en LMP3, le panache de Henrion en Pro/Am, et le retour triomphal de Kessel Racing en GT3.
Crédits photos : DTM, IMSA, Jean-Luc Patars






