CHEVROLET
CORVETTE GRAND SPORT

 

FINAL EDITION

L’essai Sport-Auto.ch du 29 août 2019

Rédaction : Gaëtan Brunetti

 

Photographies : Gaëtan Brunetti

Vidéo : Cédric Monchatre

Toujours plus drastiques, les normes anti-pollution mettent à mal l’automobile sportive. A la manière de multiples espèces animales, plusieurs icônes quittent le vieux continent tour à tour. Ainsi, Corvette et Camaro ne seront plus importées à partir de décembre 2019. Nous l’avions déjà essayée en version coupé ainsi qu’en version cabriolet, mais la Corvette Grand Sport vient tirer sa révérence européenne en beauté avec une édition spéciale baptisée « Final Edition ». En avant pour une dernière danse.

Reprenant et faisant évoluer une forme générale atypique depuis sa quatrième génération, la Chevrolet Corvette de septième génération n’est plus à présenter. Proposée sur les modèles Grand Sport et Z06, cette version Final Edition comprend un équipement plus riche (dont le fameux pack Performance Z07) ainsi que quelques rappels visuels. Et l’idée n’est clairement pas de passer inaperçue ! Seules deux teintes sont au catalogue, le gris « Ceramic Matrix » metallic et cet incroyable orange « Sebring Tintcoat » metallic. Du plus bel effet. Grâce au pack aérodynamique de niveau 2 repris de la version Z06, la Final Edition devient méchante.

0-100km/h (s) : 3.9

Vmax (km/h) : 280

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.44

propulsion
8 cyl. 6.2L atmo
466 ch / 630 Nm
1’602 kg

Lame avant et jupes latérales sont en carbone. Le toit amovible manuellement est léger, mais vu son encombrement, deux personnes ne seront pas de trop pour le ranger dans le coffre. Derrière les magnifiques jantes laquées noires Grand Sport de 19 pouces à l’avant et 20 à l’arrière se cachent d’énormes disques de frein Brembo en carbone-céramique (394 mm à l’avant et 388 mm à l’arrière). Montées de série sur des Michelin Pilot Super Sport Cup 2, cette combinaison complète le pack Z07. Les voies élargies ainsi que les adhésifs sur les ailes avant, le capot (imitation carbone) et les bas de caisses floqués Final Edition en négatif radicalisent l’auto façon GT3 RS.

L’intérieur de la belle américaine a bien évolué depuis les premières générations, il s’est même « européanisé ». On y respire un savoureux mélange de cuir et d’alcantara. Le plastique n’a clairement pas sa place ici. Le carbone a réussi aussi à s’infiltrer, la planche de bord en étant largement pourvue. Bien assis dans de sublimes sièges baquets siglés « compétition » et ajourés de carbone (exclusifs à la Final Edition), je contemple le bloc compteur résolument sportif avec un tachymètre analogique gradué à 330 km/h d’un côté, faisant opposition à la jauge d’essence qui devrait être aussi rapide que le compte-tour numérique. En son centre, il est possible d’afficher les informations de son choix, ce qui est appréciable.

Rien n’est de trop dans cette Final Edition et tout est à portée de main. Conçu avec du carbone et de l’alcantara, le magnifique volant offre à la fois touché et maintient. A l’arrière, l’espace disponible est convenable pour ce type de véhicule (243 litres). Partir en week-end cheveux aux vents sera donc possible, accompagné en outre par un excellent système sonore Bose.

Il ne faut pas prendre peur en soulevant le capot de la belle Américaine. Le V8 LT1 atmosphérique de 466 équidés est positionné très bas et très en arrière dans son compartiment moteur. 4 cylindres de plus auraient été facilement logeables tant ce compartiment moteur est long. Les 630 Nm de couple sont là à 4’600 trs/min pour vous rappeler qu’ici c’est l’Amérique. Au menu pour accompagner ce gros plat de résistance, le châssis a été revu avec un nouveau calibrage et un enregistreur de données de performances est présent. A l’instar de la Grand Sport, un différentiel à glissement limité électronique est présent tout comme les suspensions Magnetic Ride Control. Pied sur le frein, fusée sur le pas de tir, on est prêt à démarrer.

Le moteur qui aurait pu être emprunté à un camion démarre dans un râlement caractéristique. Cette Final Edition nous a été proposée couplée à la boîte automatique ZF à 8 rapports avec palettes au volant et algorithme de passage de rapports Performance. Boite qui s’avère très aléatoire, tantôt douce, tantôt lente à la prise de décision quand l’on actionne le levier de sélecteur de mode, vous mettant même un petit à-coup dans le dos si vous étiez dans les tours. Au quotidien, la Corvette Grand Sport propose un bon amortissement, permettant à ses occupants d’avaler les kilomètres sans broncher. Une certaine prouesse par rapport au châssis qui est ultra rigide, clairement orienté circuit. A mon étonnement, après 100 km d’autoroute, la voiture m’affiche un incroyable 8 l/100km de consommation moyenne, ce qui semble pour une fois fidèle aux données du constructeur. Merci le système de désactivation actif des cylindres.

Mode Track enclenché, ESP et anti-patinage désactivé, je suis prêt à en découdre. Pedal to the metal, la ‘Vette ne bronche pas d’un poil et toute la puissance passe au sol. La gomme hyper tendre monté en 335 mm à l’arrière encaisse et fait un boulot monstre. Direction et suspension raffermies, l’Américaine ne montre aucun signe de faiblesse en courbe et met rapidement le conducteur en confiance. La répartition des masses est idéale, conférant une efficacité certaine. Difficile de prendre en défaut cette Corvette Grand Sport. Relances et montées en régime sont phénoménales, le moteur est une réelle pompe à feu. Ce dernier est excellemment bien ralenti grâce aux freins Brembo en carbone-céramique. Le seul hic se rapporte encore une fois à la boite de vitesse automatique qui ne s’avère résolument pas à la hauteur des autres composants de la voiture. Il faut vraiment pousser et rouler fort pour que cette dernière suive correctement la cadence. En ce sens, choisir la boîte manuelle à 7 rapports qui équipait notre Corvette Grand Sport d’essai s’avérera être un choix crédible pour certains.

L’avis de Sport-Auto.ch

Affichée à un tarif de CHF 120’900.- avec le rabais en vigueur, cette édition spéciale Final Edition s’annonce comme un beau pot de départ. Proposant un package bien garni en plus de l’exclusivité, seule la boite automatique semble à éviter pour disposer d’une auto radicale entre les mains. Moins chère que la concurrence du segment, la Chevrolet Corvette sait clairement se démarquer tout en conservant son excellent rapport prix/prestations. Côté consommation, l’abonnement à quelconque station-service ne sera pas du luxe, mais prouesse est largement faisable en restant sage, ce qui est un avantage certain face à certaines concurrentes plus gourmandes. Alors, rejoindrez-vous les rangs de l’Oncle Sam ?

gaetan[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Look unique et racé
  • Agrément moteur
  • Sonorité jouissive
  • Consommation sur autoroute
  • Amortissement
  • Volume du coffre
Contre...
  • Comportement boîte automatique
  • Finitions (bien qu’en hausse)
  • Pas de système de lift (… et lame en carbone)

Merci à Cadillac & Chevrolet Europe pour le prêt de cette Chevrolet Corvette Grand Sport Final Edition Coupé.

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