AU VOLANT DE L’ALFA ROMEO
STELVIO AU COL DU STELVIO

Le reportage Sport-Auto.ch du 7 août 2017

Rédaction : Laurent Missbauer
Photographies : Laurent Missbauer

La nouvelle Alfa Romeo Stelvio est incontestablement une belle réussite. C’est en tout cas le premier constat qui vient à l’esprit après deux jours de conduite auxquels le constructeur italien a convié des journalistes provenant de plusieurs pays européens à l’endroit même qui a donné son nom au SUV transalpin.

Ces deux journées nous ont permis de rallier Milan, siège historique d’Alfa Romeo, au col du Stelvio, le plus haut d’Italie avec ses 2’760 mètres d’altitude, en passant par la célèbre station de ski de Bormio. Situé à seulement 3 km de la frontière suisse, le Stelvio, deuxième plus haut col routier de toutes les Alpes, est apprécié aussi bien des passionnés de conduite, qui ne se lassent pas de négocier les soixante épingles du versant nord du col, que des constructeurs qui y mettent au point leurs différents modèles. Et cela depuis fort longtemps puisque Ferdinand Porsche et son fils Ferry y ont effectué en 1938 des essais au volant de prototypes de la future Coccinelle !

Présent lors de cet événement de presse réservé à un nombre restreint de journalistes, l’ingénieur Roberto Fedeli, directeur technique d’Alfa Romeo et de Maserati depuis le début de l’année 2016 et ancien directeur de la recherche et du développement chez Ferrari, nous a confirmé qu’Alfa Romeo utilise lui aussi le col du Stelvio en tant que terrain d’essais : «Le premier tronçon, depuis la localité de Bormio jusqu’au sommet du col, s’avère idéal pour vérifier la maniabilité, la tenue de route et la précision de la direction. Le second tronçon, depuis le col jusqu’à Trafoi, permet de bien analyser l’équilibre général de la voiture et son excellent freinage. Le tout assorti à un réel plaisir de conduire qui est l’ADN d’Alfa Romeo.»

«Ce dernier point a été très important dans la conception de notre nouveau SUV et, à ce sujet, son appellation Stelvio s’avère tout simplement parfaite», remarque Alessandro Nardizzi, responsable produit chez Alfa Romeo. «Stelvio est en effet un col synonyme de plaisir de conduire. Or le plaisir de conduire est une caractéristique qui est toujours allée de pair avec les Alfa Romeo. Jusqu’à aujourd’hui, il y avait quelque peu une lacune dans l’offre de SUV conçus autour de ce plaisir de conduire. Le Stelvio comble ainsi une lacune dans un segment de prix inédit jusqu’ici. Le seul SUV, axé également sur le plaisir de conduire est le Porsche Macan, mais il évolue dans une sphère tarifaire différente».

A y regarder de plus près, les tarifs ne sont cependant pas si différents que cela entre l’Alfa Romeo Stelvio de 280ch, le modèle qui intéressera certainement le plus les lecteurs de Sport-Auto.ch, et le Porsche Macan le moins cher, à savoir celui de 252 ch. Le prix de ces deux modèles, qui possèdent des caractéristiques techniques similaires (tous deux sont de moteur 4 cylindres de 2.0L turbo accouplé à une transmission automatique : une boîte ZF à huit vitesses pour l’Italienne et une boîte double-embrayage PDK à sept vitesses pour l’Allemande), débutent certes à CHF 58’550.- pour l’Alfa Romeo et à CHF 69’000.- pour la Porsche, mais le Stelvio essence 280ch que nous avons essayé au col du Stelvio était un modèle «Executive» facturé CHF 67’900.-.

Ces remarques préliminaires terminées, il est désormais temps d’admirer les lignes du Stelvio. Celles-ci sont incontestablement réussies. Si la partie avant ne peut pas cacher sa parenté avec celle de l’Alfa Romeo Giulia que nous avions essayée cet hiver, la partie arrière partage quant à elle plusieurs éléments stylistiques avec la Maserati Levante. Une fois installé au volant, on remarque que ce dernier accueille le bouton «start», comme c’est le cas sur les Ferrari. L’ambiance à bord est donc particulièrement sportive. Et cette sportivité est confirmée dès les premiers kilomètres. Le comportement du Stelvio avec sa traction intégrale Q4 orientée propulsion est un modèle d’efficacité. A la fois dynamique et agile, il ne présente que très peu de roulis et autorise une véritable conduite sportive dès les premiers lacets et autres courbes rapides qui se présentent à la sortie de Bormio en direction du col du Stelvio. La direction est très précise et la boîte ZF à huit rapports est un vrai régal. On ne se lasse pas de monter et de descendre les rapports avec les deux palettes derrière le volant.

Les performances ne prêtent elles aussi aucun flanc à la critique. Alfa Romeo annonce en effet un chrono de 5,7 secondes pour l’exercice du 0 à 100 km/h. Et le freinage s’est aussi avéré particulièrement efficace. On ne peut pas en dire autant du réglage du système d’information qui gère, entre autres, le GPS. Il ne permet par exemple pas de changer la langue tant que l’on n’est pas à l’arrêt, alors même qu’il est possible de modifier pratiquement tous les autres réglages en roulant ! Il ne s’agit là cependant que d’un détail qui est loin d’être rédhibitoire tant l’Alfa Romeo Stelvio m’a globalement convaincu.

Aux aptitudes de conduite, à la fois sportives et efficaces, on ajoutera une excellente position de conduite surélevée qui offre une parfaite vision de la route. J’ai également apprécié le dessin de la planche de bord, à commencer par les deux bombages qui rappellent ceux du Spider 2000 Veloce, commercialisé à partir de 1972, ou ceux de la Montreal avec laquelle Alfa Romeo proposait une véritable alternative haut de gamme aux meilleurs produits de la concurrence allemande.

Il en va de même aujourd’hui. Avec le Stelvio, le constructeur italien n’a guère à rougir face aux Audi Q5, BMW X3, Mercedes GLC Coupé et autres Porsche Macan. Ce d’autant plus que la qualité des matériaux et de l’assemblage font très bonne impression. Une bonne impression confirmée par un rapport poids/puissance optimal grâce à l’utilisation intensive de matières ultra légères : fibre de carbone pour l’arbre de transmission et aluminium pour le capot, les portes, les ailes, le hayon, le moteur et les suspensions. Quant à la transmission automatique à huit rapports et au mode de conduite Advanced Efficiency, ils font sensiblement baisser la consommation.

La consommation peut encore être réduite en optant pour la version essence à 200 ch, ainsi que pour les versions diesel à 210 ch et à 180 ch que j’ai également eu l’occasion de tester. Le moteur diesel de 210 ch s’est avéré à la fois très coupleux et silencieux, alors que le 180 ch est plutôt bruyant, surtout lorsqu’on le pousse dans ses derniers retranchements en montagne. En revanche, pour relier Bormio à l’aéroport de Milano Malpensa, sur la route du retour après une halte au magnifique Museo Storico Alfa Romeo à Arese, le Stelvio 180 ch s’est fort bien acquitté de sa tâche. Contrairement à ce qui avait été le cas en montagne, le bruit de son moteur était en effet à peine audible sur autoroute. Destiné aux gros rouleurs soucieux de leur consommation, ce moteur est le seul de la gamme à être également proposé en deux roues motrices (Q2).

Mais, de l’avis même de Roberto Fedeli, les clients suisses optent majoritairement pour les modèles les plus puissants et c’est logiquement la version essence de 280 ch qui rencontre déjà le plus de succès dans nos contrées. Et bien sûr, nous attendons avec impatience la sortie de la version la plus sportive, le Stelvio Quadrifoglio, propulsé par le V6 biturbo de 510ch dérivé du V8 de la Ferrari 488 GTB et qui équipe déjà la Giulia Quadrifoglio.

Remerciements

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour l’invitation à cet événement presse consacré à l’Alfa Romeo Stelvio.

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