NISSAN
JUKE
NISMO RS

L’essai Sport-Auto.ch du 15 juin 2016

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Bob de Graffenried

Lorsque Nissan a lancé en 2010 le Juke, son style original a immédiatement séduit. Avec son look décalé, il offre une alternative dans le segment des petits SUV aux personnes qui souhaitent se démarquer. Rafraîchi en 2014, Nissan nous propose aujourd’hui une version sportive qui adopte le badge Nismo RS. Nismo étant la contraction de Nissan et Motorsports et RS l’abréviation de Racing Sport, le ton est donné ! Si je me réfère aux deux autres modèles Nismo de la marque japonaise, la 370Z et la GT-R, ça devrait « déménager »… Est-ce que le Nissan Juke Nismo RS tient ses promesses ?

0-100km/h (s) : 8.0

Vmax (km/h) : 200

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 6.86

4×4
4 cyl. 1.6L turbo
214 ch / 250 Nm
1’469 kg

Sur l’esthétique du Juke, les avis sont pour le moins tranchés. Je ne vais donc pas chercher à vous convaincre. Mais si, comme moi, vous trouver ce SUV aux lignes de batraciens plutôt attractif, son capital de sympathie sera forcement augmenté avec cette version Nismo RS. Plus vitaminé, avec sa calandre expressive, ses boucliers et bas de caisse redessinés et son gros becquet de toit, il garde néanmoins son regard de biche avec ses grands yeux ronds. Quelle que soit la couleur choisie, blanc, gris ou noir, le Juke Nismo RS sera souligné par un liseré de couleur rouge qui ceinture la carrosserie et des coques de rétroviseur de même couleur. Des jantes originales de 18 pouces en aluminium à rayons noirs couronnent cette transformation réussie en sportive dynamique.

L’habitacle est sport-chic avec volant sport en daim très agréable au toucher mais malheureusement pas réglable en profondeur, surplombé par une instrumentation classique sur fond rouge. Les sièges baquets Recaro mêlant cuir et alcantara (CHF 2’000.-), très esthétiques avec leurs surpiqûres rouges offrent un maintien latéral et un confort remarquable. La banquette arrière offre un agrément convenable à trois passagers et se replie en 60/40 pour augmenter la capacité du coffre qui en a bien besoin, surtout dans la version 4 roues motrices de notre voiture d’essais (207 litres).

Car le constructeur Nipon propose le Juke Mismo RS en deux versions : une variante traction avant avec boite de vitesse manuelle à 6 rapports et une variante 4 roues motrices avec boîte automatique. C’est cette dernière qui a été mise à ma disposition pour cet essai. Sous le capot, le « petit » moteur de 1,6 litre suralimenté dérivé de sa cousine Renault Clio RS, développe ici 214 chevaux à 6’000 trs/min et 250 Nm de couple à 2’400 trs/min.

C’est sur une route légèrement sinueuse qu’a débuté ma prise en main du Juke Nismo RS. Dès les premiers tours de roues j’ai constaté un comportement très sain. La transmission intégrale permet de passer efficacement la puissance au sol et la fermeté des amortisseurs contrôle parfaitement la prise de roulis inhérente au SUV. La direction est précise et renvoie de bonnes informations si bien que le Juke enchaine les virages avec aisance. Les freins sont linéaires et le ralentissent avec autorité.

Tout irait pour le mieux s’il n’y avait pas cette boite de vitesses d’un autre âge. En effet, si elle s’avère très agréable en ville, en mode dynamique cette boite CVT à variation continue (CVT pour Continuously Variable Transmission) et ses 8 rapports courts s’avère être un « gâche plaisir ». Elle estompe complètement le tempérament sportif du véhicule. Le moteur hurle mais j’ai l’impression de faire du surplace. Je multiplie alors les pressions sur les palettes du volant, mais rien n’y fait ! Quel dommage ! Pourquoi Nissan ne propose cette version 4×4 qu’en boite automatique ? A n’en pas douter, l’agrément de conduite aurait été tout autre si j’avais disposé de 3 pédales ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la version traction à boîte manuelle effectue le 0-100 km/h en 7.0 secondes, soit 1 seconde de moins, ce qui est considérable.

A l’aise sur la route, qu’en est-il hors des sentiers battus ? Sous nos contrées, on peut imaginer que malgré l’inconvénient de la transmission automatique, la majorité des clients suisses opteront pour la version 4×4. J’ai pu constater que sans être un véritable franchisseur, le Juke se débrouillait plutôt bien sur terrain accidenté comme en témoignent nos photos. La limite étant la carrosserie plus que la mécanique, avec un parechoc avant positionné relativement bas. Certes, ce n’est pas sa vocation première, mais cela laisse présager de bonnes dispositions hivernales pour accéder au chalet.

A noter encore qu’au niveau consommation, j’ai mesuré 9,1 l/100km durant mon essai, ce qui est fidèle aux attentes pour un SUV survitaminé à transmission intégrale couplée à une boite automatique.

L’avis de Sport-Auto.ch

Le Nissan Juke Nismo RS reste unique. Malgré une offre pléthorique dans le segment des crossovers, il est pour l’heure difficile de lui trouver un concurrent direct. Mise à part sa boîte automatique antique, tout est fait pour le plaisir du conducteur, sans être radical. De fait, le blason Nismo RS me semble ici quelque peu galvaudé.

Proposé à partir de CHF 35’990.- en version intégrale (CHF 32’990.- pour le deux roues motrice), il est doté d’un riche équipement de série. Notre modèle d’essai, équipé en option de sièges baquets Recaro est affiché à CHF 37’990.- La seule autre option supplémentaire disponible est le Pack RS Technology (CHF 1’500.- comprenant camera 360°, surveillance des angles morts, avertisseur de changement de voie, détection des mouvements, phares principaux au xénon).

Reste que si vous parvenez à vous identifier à son apparence, vous bénéficierez d’un SUV sportif, compact et polyvalent, tout en étant suffisamment confortable pour un usage quotidien.

sebastien[at]sport-auto.ch

Pour...
  • Look original
  • Châssis
  • Direction précise
Contre...
  • Boîte automatique d’un autre âge
  • Manque de sportivité

Merci à Nissan Suisse pour le prêt de cette Juke Nismo RS.

Tous nos essais de A à Z :

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