MAÎTRISER
SON VEHICULE AVEC
PROFESSIONAL DRIVING

Le reportage Sport-Auto.ch du 12 juillet 2018

Rédaction : Bob de Graffenried
Photographies : Alexander Hana, Bob de Graffenried

On le sait tous, la bonne maîtrise de son véhicule est nécessaire pour en tirer toute sa quintessence, mais c’est aussi et surtout un gage de sécurité. Avoir les bons réflexes en cas d’urgence et sentir les limites d’adhérence de son véhicule sont des choses qui échappent souvent au grand public. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’entreprise Professionnal Driving AG, qui organise des cours de conduite sur différents circuits et pour différents publics. Nos forces de l’ordre par exemple, bénéficient d’un programme délivré par Professional Driving AG afin d’accroître leurs capacités dans les situations d’urgence. Ce ne sont cependant pas des gendarmes qui vont m’entourer, mais une centaine de clients du groupe FCA, puisqu’une fois par année un cours leur est réservé sur le circuit de Balocco. Et sur place, c’est une Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio prêtée par FCA Suisse qui m’attend ! L’occasion pour moi de procéder à l’essai de ce SUV hyper-performant de 510ch que vous pouvez retrouver ici.

Les 102 participants sont arrivés essentiellement de Suisse alémanique, mais je repérerai deux plaques vaudoises, quelques italiennes et allemandes… Et même une portugaise ! Les forces en présence sont multiples : Alfa Romeo 4C, Giulietta, 159, Brera, et bien sûr les récentes Giulia et Stelvio. Quelques Abarth, Lancia et Ferrari complètent le plateau. Les voitures ont été divisées en 7 classes en fonction de leurs performances. Je me retrouve donc avec deux autres Stelvio Quadrifoglio, six 4C, six Giulia Quadrifoglio, et même une Ferrari California T. Voilà qui promet !

La théorie commence par un mot de bienvenue aux participants, lors duquel le plus jeune participant (Léon, 18 ans) est applaudi, ayant passé son permis de conduire seulement 17 jours avant le stage ! Je le retrouverai le lendemain soir pour un petit debriefing au terme de l’expérience.

Le cours s’intitule « Stage de perfectionnement à la sécurité routière ». A priori, rien à voir avec de la conduite sur circuit ni la recherche de performances. Mais détrompez-vous. Derrière ce titre se cache bel et bien le désir de fournir à chacun les clés permettant d’exploiter tout le potentiel de son véhicule. Et pour cause, ceux qui l’ont déjà pratiqué le savent : sécurité routière et recherche de performances sont intimement liés – ce que nos politiciens peinent à comprendre en refusant l’implantation d’un circuit en Suisse – même si les enseignements spécifiques à la compétition (tels que le freinage du pied gauche) ne seront naturellement pas abordés ici.

Après quelques bases théoriques instructives (1h), les exercices peuvent commencer. Alors que les autres participants sont familiarisés avec leur véhicule, ce n’est pas du tout mon cas. Mon premier défi sera donc de ne pas être ridicule au volant du Stelvio Quadrifoglio. Heureusement, la plupart des exercices ne me sont pas inconnus, comme les freinages d’urgence ou les évitements d’obstacle sur différents revêtements. Mais la piqûre de rappel est de bon ton, surtout lorsqu’il s’agit de dompter un véhicule de 510 ch entre des cônes. Ceci étant, le Stelvio Quadrifoglio se montre étonnamment maniable compte tenu de son gabarit.

Les exercices effectués sur les places d’entraînement ont pour principaux buts de savoir freiner à fond mais surtout de stabiliser son véhicule après avoir évité un obstacle ou effectué un premier virage de manière vive. Il faut pour cela apprendre à faire des gestes fluides afin d’éviter des transferts de masses brutaux qui conduiraient à une perte d’adhérence, voire à un tête-à-queue. L’augmentation progressive de la vitesse avant les freinages permet d’expérimenter en pratique l’effet non linéaire de la vitesse sur la distance d’arrêt. Les appels/contre-appels sont également abordés à travers un slalom à basse vitesse sur une surface au coefficient de frottement proche de celui de la glace.

Heureusement, les cônes des gigantesques places d’essai de Balocco cèdent petit à petit place aux vibreurs du circuit lui-même. Au bord de celui-ci, un panneau interdisant de dépasser les 240 km/h donne le ton. Pas question de lâcher les participants sur la piste. Nous étudions d’abord différents tronçons en groupe. Naturellement, ceux qui ont déjà pratiqué la conduite sur circuit sont plus à l’aise, mais quoiqu’il en soit, personne ne connaît les virages de Balocco, cette piste étant vouée au développement des véhicules du groupe et très rarement accessible au public.

Andreas Maier et Robert Schneider, nos instructeurs, ne sont pas avares en conseils avisés, que ce soit de l’extérieur ou de l’intérieur lorsqu’ils viennent avec nous pour nous coacher. Je profite également de monter dans leur véhicule respectif (deux Giulia Quadrifoglio) afin de mesurer tout ce qui me sépare d’eux. Parcourir à répétition des portions du circuit permet en outre de pouvoir comparer plus facilement les différentes trajectoires mais également l’effet du rapport engagé dans un enchaînement de courbes donné.

La première journée du cours s’achève sous un soleil de plomb. Heureusement, l’endroit qui nous attend pour l’apéritif et le repas du soir est ombragé et permet aux participants et instructeurs d’échanger leurs impressions sur cette première journée. Mais il ne faudra pas faire tard car dimanche, le programme reprend déjà à 7h45 et se veut tout aussi chargé que celui de la veille.

Le lendemain matin, j’avale quelques croissants et un café lungo avant de quitter mon hôtel un brin fatigué, mais surtout impatient de cette deuxième journée qui m’attend. Et pour cause, les ébats commencent par une incursion sur l’anneau de vitesse de Balocco. Les instructeurs donnent le rythme avec une certaine marge de sécurité, d’autant plus qu’afin de retransmettre les sensations ressenties sur la route, la conduite se fait sans casque durant tout le stage. Même si nous avons l’interdiction de nous dépasser, accélérer jusqu’à 220 km/h et passer les courbes incurvées à 180 km/h en toute légalité ne sont pas de refus.

Les exercices s’enchaînent ensuite à nouveau sur les différentes portions du circuit. Les répétitions sont utiles puisque l’après-midi nous aurons l’opportunité de conduire deux fois 20 minutes sur le circuit dans son intégralité. Cette fois, les dépassements seront autorisés (par la gauche uniquement), mais des chicanes ont été placées dans le but de limiter la vitesse des voitures les plus rapides en-dessous de 200 km/h. J’ai malgré tout réussi à atteindre 210 km/h à quelques reprises… Il faut dire que ce Stelvio Quadrifoglio est bluffant tant par ses performances que par sa tenue de route ! Seule la position de conduite surélevée et le roulis me rappelle que je suis à bord d’un SUV. Les deux sessions de 20 minutes passent évidemment trop vite mais le roulage est très fluide, les voitures n’étant pas toutes en piste en même temps :

La deuxième journée s’achève par la distribution d’un diplôme personnalisé à chaque participant contenant quelques notes de qualifications. Avant de rentrer à la maison, je retrouve Léon Maier, 18 ans, venu de Fribourg à bord d’une Abarth 695 Edizione Maserati, et qui a passé son permis de conduire il y a 18 jours seulement !

Léon Maier : « J’ai voulu participer à ce stage car je me suis dit que l’auto-école ne permet pas d’apprendre à utiliser toutes les ressources de sa voiture ni à gérer des situations difficiles. Les points essentiels que j’ai pu entraîner durant ces deux jours : le freinage d’urgence sur différentes surfaces avec évitement d’obstacle, l’utilisation fluide du volant avec une position des mains correcte, le réglage de la position de conduite. Tout cela m’a permis de côtoyer les limites de la voiture dans des situations extrêmes en toute sécurité, ainsi que de goûter au plaisir de la conduite sur circuit. »

Informations pratiques :

– Le tarif du cours est de CHF 1’180.- et comprend : 1x t-shirt polo exclusif, assurance casco, stage de conduite, tous les repas et boissons de vendredi soir à lundi midi, visite du musée Alfa Romeo historique d’Arese le lundi matin. Ce tarif couvre les deux tiers du coût effectif, le reste étant financé par plusieurs partenaires. A prévoir en plus : hébergement (3 nuits), essence, usure des pneus de 3 à 4 mm, usure des freins.

– Distance parcourue dans l’enceinte du circuit (exercices et sessions) : 332 km

– Nombre de participants : 102

– Nombre d’instructeurs : 14

– Prochain stage de conduite à Balocco : 15-16 juin 2019

Remerciements

Merci à Professional Driving AG pour l’invitation à suivre le stage de perfectionnement à la sécurité routière à Balocco, ainsi qu’à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio.

Tous nos essais de A à Z :

Print Friendly, PDF & Email