RENAULT
CLIO R.S. TROPHY
220 EDC

L’essai Sport-Auto.ch du 27 avril 2016

Rédaction : Isabelle Crausaz
Photographies : Guillaume Siegel

Afin de séduire une clientèle de plus en plus exigeante, Renault a ressorti les griffes « Trophy » au printemps de l’année dernière, en présentant au Salon de l’Automobile de Genève, sa version la plus aboutie de la gamme, la Clio RS Trophy 220 EDC. Equipée d’un moteur 4 cylindres turbo de 1’618 cm3, elle affiche fièrement une puissance de 220 ch à 6’050 trs/min et un couple de 260 Nm (+ 20Nm sur les 4e et 5e rapports grâce à l’overboost) sur une plage comprise entre 2’000 à 5’700 trs/min. Avec cette nouvelle version de la Clio RS, uniquement disponible avec la boîte EDC à double embrayage (commande via palettes/shifter ou en mode automatique), le constructeur français annonce des changements de vitesses plus dynamiques avec un gain de 30% dans les modes « sport » et « race » par rapport à la version Clio RS 200. Compte-rendu de cet essai que j’ai eu le privilège de mener pour Sport-Auto.ch.

0-100km/h (s) : 6.7

Vmax (km/h) : 235

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 5.81

traction
4 cyl. 1.6L turbo
220 ch / 260 Nm
1’279 kg

Allez, on monte à bord. D’entrée, les magnifiques palettes en alu donnent le ton : il va y avoir du sport ! Installation aisée ; les réglages et autres boutons de commande se trouvent là où la main s’y attend, et je trouve rapidement une position de conduite idéale, ce qui n’est pas toujours évident lorsque l’on mesure moins de 1,6 m… Je suis notamment séduite par l’ergonomie et le design des nouveaux sièges avant avec appuie-tête intégré. Disponible à partir de CHF 28’500.-, ma voiture d’essai est en plus dotée de la sellerie cuir (CHF 2’000.-) et du chauffage des sièges avant (CHF 350.-). Autre privilège, notre monture d’essai arborait la nouvelle robe « Givre nacré mat », avec le toit noir brillant (CHF 2’000.-), qui malgré son entretien délicat, pourrait bien devenir emblématique de cette version exclusive qu’est la Trophy.

La console de navigation intégrée propose toutes les informations utiles en un coup d’œil : GPS, heure, audio, qualité de l’air, gestion du téléphone et même un véritable outil de télémétrie embarquée. Il s’agit du R.S. Monitor V2 (CHF 300.-), utile et ludique lors d’une sortie circuit, puisqu’il permet d’enregistrer les trajectoires, points de freinages, accélérations transversales et latérales, sans oublier bien sûr les chronos des tours, le tout sur une clé USB ! Autre gadget, le R-Sound Effect, permet de choisir parmi 7 sons de voitures différents, allant de la mythique Gordini de 1969 à la Nissan GTR en passant par une moto ! Totalement immersif car suivant à la perfection le régime moteur, il est possible d’en régler le volume indépendamment de celui du système audio, qui n’utilise pas les mêmes haut-parleurs.

Et c’est parti ! En mode automatique « normal », les passages de rapports se font tout en douceur, ce qui est très appréciable en ville ou lors de circulation ralentie (à noter que le dispositif « Start & Stop » n’entre en action que dans ce mode). Malgré son flegme apparent dans cette configuration, le moteur fait preuve d’une souplesse agréable, tant et si bien qu’il vaut mieux déjà surveiller le compteur lors des relances.

Pour profiter pleinement des performances du 1.6L turbo, une pression sur le bouton « R.S. Drive » change la cartographie de la boîte, et me fait passer en mode « sport ». Le moteur se fait de suite plus présent dans l’habitacle par un effet d’amplification : l’admission de l’air est amplifiée mécaniquement et conduite dans l’habitacle ; on l’entend particulièrement lors du passage des vitesses. Le gain de couple surtout, se fait immédiatement sentir, et les passages de rapport sont plus rapides.

C’est bien entendu en usant des palettes pour changer les rapports que l’on profite pleinement du potentiel de la voiture. Et sur ce point, la boîte EDC est impressionnante de réactivité. Les passages sont extrêmement rapides et sans à-coup. Avec un châssis dont la sportivité annoncée n’est pas galvaudée, les accélérations sont même perçues comme « douces » et la vitesse atteinte sous-estimée : le conducteur non averti aura tôt fait de se laisser surprendre !

Tant ses freins, qui ne manquent pas de mordant, que son châssis et ses différents dispositifs d’assistance, sont à la hauteur de la mécanique et permettent au conducteur lambda de maintenir le cap en conditions difficiles.

A noter qu’en mode sport, si une certaine dérive est autorisée grâce à l’ESC plus permissif, en mode « race », celui-ci est totalement désactivé, tout comme l’anti-patinage et le différentiel à glissement limité électronique, freinant ou non la roue avant qui en a besoin. Dommage de ne pas pouvoir en bénéficier en mode race, car ce « faux » différentiel autobloquant fait plutôt bien son travail en mode sport, limitant bien le sous-virage en relance au détriment de l’usure des plaquettes de frein avant.

Saison oblige, notre monture d’essai était chaussée de pneus hiver Pirelli Sottozero dans la même dimension que la monte d’origine : 205/40R18. Les pneus, associés à un châssis raffermi de 50% et rabaissé de 20mm à l’avant et 10mm à l’arrière par rapport à la Clio RS 200, lui confèrent un centre de gravité très bas, et donc une grande stabilité. Cette configuration quelque peu rigide concède en précision sur revêtements dégradés, avec une direction qui peut paraître quelque peu « artificielle ».

Malgré l’absence de différentiel à glissement limité mécanique, nul doute que cette Clio RS Trophy ne demande que de larges bandes de bitume pour exprimer pleinement son potentiel.

L’avis de Sport-Auto.ch

Les puristes regretteront peut-être qu’une boite mécanique ne soit pas disponible, mais le choix de Renault va dans le sens de la modernité et de la polyvalence, comme le fait qu’il s’agisse de la première Clio RS à 5 portes. Plus aseptisée que sa devancière, elle n’en demeure pas moins plus performante et plus efficace. Ce qu’on en retient : une mécanique aboutie avec sa boîte séquentielle convaincante quel que soit le mode de conduite, un châssis ferme mais jamais « tape-cul », ses équipements spécifiques et son esthétique exclusive font de la Clio RS 220 EDC Trophy une voiture polyvalente à caractère résolument sportif.

isabelle[@]sport-auto.ch

Merci à Renault Suisse pour le prêt de cette Clio RS Trophy 220 EDC.

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