ALFA ROMEO
4C SPIDER

L’essai Sport-Auto.ch du 4 mai 2017

Rédaction : Sébastien Moulin
Photographies : Sébastien Moulin

Au risque de se répéter, il faut bien reconnaître qu’Alfa Romeo fait un retour sur le devant de la scène des plus remarqué. Boosté par sa conquête réussie sur le marché américain, le constructeur transalpin surfe sur la vague ! Même si elle ne représente qu’une partie minoritaire des ventes – en particulier depuis l’apparition des Giulia et Stelvio qui ont catapulté les ventes en Suisse – la 4C fut incontestablement synonyme du retour aux sources d’Alfa Romeo après une longue période morose.

Trois ans après ses débuts et une année après l’essai du coupé, Sport-Auto.ch vous présente aujourd’hui l’essai de la version découvrable de la 4C ! A première vue, on peut penser que la 4C Spider diffère du coupé uniquement par sa capote semi-rigide. Mais voyons ça de plus près.

0-100km/h (s) : 4.5

Vmax (km/h) : 258

rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 3.92

propulsion
4 cyl. 1.8L turbo
240 ch / 350 Nm
940 kg

S’il y a un point sur lequel la 4C fait l’unanimité, c’est sa beauté. Difficile de ne pas succomber à ses formes sexy. Alors quand en plus elle enlève le haut et se pare d’encore plus de carbone, attention les yeux ! La seule petite faute de gout que j’ai relevée, aussi bien sur le coupé que le roadster semble provenir de la législation américaine. Je veux parler des horribles petits catadioptres orange ajustés sur les passages de roues. Dommage de les avoir imposé sur les versions européennes !

Rappelons que, tout comme la somptueuse 8C qui engendra un succès d’estime non négligeable auprès du constructeur au serpent, la 4C est inspirée de la 33 Stradale, une Alfa Romeo dérivée de la compétition et produite à dix-huit exemplaires sous le crayon de Franco Scaglione à la fin des années soixante. Avec la 4C Spider, ce n’est plus totalement vrai. En effet, le hayon vitré et arrondi du coupé a laissé place à un capot moteur redessiné et aplati, orné de larges prises d’air. La visibilité vers l’arrière s’en retrouve accrue et se fait à travers une petite vitre verticale. Les optiques avant sont aussi nouvelles et plus classiques, rappelant immanquablement la précitée 8C. A noter qu’il est maintenant possible d’opter pour les phares de son choix, que ce soit sur le coupé ou sur le Spider.

Comme sur le coupé, le mot d’ordre est « légèreté » c’est pourquoi le constructeur milanais a choisi des matériaux composites moulés pour son châssis monocoque en fibre de carbone. Esthétiquement, la première chose qui tape à l’œil est la capote en toile, avec bords rigides, façon Lotus Elise. Une fois qu’on a assimilé le principe, sa manipulation est très simple. Deux loquets de chaque côté et deux vis rapides à la hauteur du rétroviseur intérieur et voilà déjà la structure déverrouillées. En moins d’une minute vous aurez transformé l’italienne en Targa. Par contre vous n’aurez pas d’autre choix que de ranger cette capote dans un coffre à bagages déjà bien restreint (110 litres). Pensez-y en préparant votre valise pour votre week-end en amoureux…

Notre voiture d’essai, couleur « Pastel – Jaune Prototype » (CHF 600.-), est équipée de jantes à 10 branches de 18″ à l’avant et 19″ à l’arrière. Si leur teinte foncée se marie à merveille avec le toit, les rétroviseurs et le diffuseur, j’avoue une préférence pour le modèle à 5 trous, beaucoup plus typé « Alfa ».

Coté motorisation, on retrouve le petit 4 cylindres turbo en aluminium 1750 TBI de 240 ch. Ses dimensions compactes, sa position centrale et son poids modeste ne l’empêchent nullement d’être agréable et bigrement efficace. Si le Spider est légèrement plus lourd que le coupé, il reste sous les 1’000 kg, ce qui lui assure des performances de tout premier ordre. Sa puissance maximum de 240 chevaux est délivrée à 6’000 trs/min et son couple de 350 Nm est plutôt généreux. La bombe italienne passe de 0 à 100 km/h en 4.5 secondes et atteint 258 km/h. La seule transmission disponible sur la 4C est la boîte automatique TCT à 6 rapports et carter sec, nous y reviendrons…

Une fois monté (ou plutôt descendu) à bord, vous vous retrouverez dans un univers sportif, identique au coupé, où cuir et carbone sont roi et où seules les commandes essentielles à la conduite n’ont pas été sacrifiées sur l’autel de la légèreté. Le résultat est magnifique et la  qualité d’assemblage très correcte. Notre modèle d’essai est en outre équipé du tableau de bord en cuir à surpiqûres contrastées (CHF 900.-) qui n’était pas disponible sur les premières 4C.

Dans un premier temps j’ai trouvé le poste de pilotage étriqué. Mais finalement lors du dernier jour de cet essai j’ai facilement installé mon double mètre… après la suggestion d’un collègue de retirer l’épaisse documentation rangée dans la poche derrière le siège conducteur ! Au final la position de conduite est parfaite, mais même réglé au plus haut, le volant masque la partie supérieure de l’instrumentation ; un problème que seuls les grands gabarits connaîtront.

Au volant de la 4C, pas de préliminaires, on n’a qu’une envie : entrer directement dans le vif du sujet. Je vous passerai donc les longs discours sur son confort relatif, son niveau sonore sur autoroute et ses maladresses citadines pour vous emmener illico sur une petite route de montagne du vieux pays.

Les sensations sont très proches de celles ressenties lors de l’essai du coupé, mais les cheveux au vent. Equipée du Pack Racing (CHF 2’750.-), incluant notamment des suspensions raffermies et des barres antiroulis majorées, notre 4C spider se montre facile à piloter mais paradoxalement demande une certaine poigne. Assis au ras du bitume, on ressent bien les mouvements de caisse malgré des sièges qui auraient mérité un meilleur maintien. La direction, non assistée, se montre incisive et très directe. Il convient de bien tenir le volant pour maitriser le train avant qui a tendance à lire la route lorsqu’elle est inégale.

Le petit 4 cylindres se montre linéaire de 2’000 trs/min jusqu’au rupteur, à 6’500 trs/min, offrant des accélérations franches et sans à coup. La boîte TCT à double embrayage se montre à son avantage avec des changements bien plus rapides que ce qui est humainement possible, particulièrement en mode « Dynamic » et « Race ». Pour ma part j’opte rapidement et définitivement pour l’utilisation des palettes au volant, c’est bien plus amusant et ça offre le maximum d’acoustique moteur au travers de la ligne d’échappement sport dont la tonalité est par moment diabolique, à l’opposé de ce qu’on a l’habitude d’entendre sortir d’un moteur 4 cylindres !

Sur ma route de montagne, la 4C Spider se montre particulièrement à l’aise dans les virages serrés, où il est aisé d’obtenir une trajectoire précise, grâce à un transfert des masses offrant un comportement plutôt neutre. En sortie d’épingle, le petit temps de réponse du turbo permet de bien mettre la voiture en ligne avant un « coup de pied au cul » ma fois délicieux. Si malgré vos précautions, l’arrière amorce une dérive, l’électronique embarquée aura tôt fait de la juguler plus ou moins rapidement selon le mode sélectionné : « All Weather »,  « Natural »,  « Dynamic » ou « Race ». Dans ce dernier, l’ESP est totalement désactivé.

Un mot encore sur les freins à étriers Brembo qui se sont montrés aussi efficaces qu’endurants. Même si une fois de retour en plaine, une légère odeur caractéristique est montée à mes narines, la pédale est toujours restée ferme et efficace.

L’avis de Sport-Auto.ch

Bon soyons clair, l’Alfa 4C Spider est bruyante, « tapecul », en rien polyvalente et pour couronner le tout elle est très onéreuse ! Mais bon Dieu que c’est bon ! Voilà une voiture de caractère axée sur le plaisir, rien que le plaisir, et on aime ça chez Sport-Auto.ch ! Disponible dès CHF 81’000.-, il faudra débourser CHF 93’640.- pour notre modèle d’essai très bien équipé.

Avec la 4C Spider, Alfa Romeo propose un cabriolet sportif agile et performant, certes rudimentaire, mais garant d’un agrément de conduite « sans chichis ». Féminine par sa plastique sculpturale, mais masculine par son comportement, car il faut une certaine poigne pour la dompter.

sebastien[@]sport-auto.ch

Pour...
  • Comportement exceptionnel
  • Courbes magnifiques
  • Performances
  • Finition en progrès (tableau de bord en cuir)
Contre...
  • Prix
  • Manque de polyvalence
  • Horribles catadioptres

Merci à FCA (Fiat Chrysler Automobiles Switzerland SA) pour le prêt de cette Alfa Romeo 4C Spider, ainsi qu’au garage GSG Racing Concept pour leur collaboration.

Tous nos essais de A à Z :

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